Pensée

Peinture

Nom féminin
Est en parlant de peinture, le motif de la composition, ce qu’en le représentant aux yeux de l’artiste a voulu adresser à l’esprit. On dit dans ce sens qu’un peintre a bien rendu, bien exprimé sa pensée, ou que sa pensée manque de développement, et bien souvent, qu’il n’y a pas de pensée dans son tableau.
Pensée se dit aussi d’un épisode, d’un trait heureux et original, qui saisit l’âme et frappe l’esprit du spectateur, et, suivant le besoin du sujet, fait naître des idées sérieuses ou riantes, réveille des souvenirs terribles, produit des contrastes touchants, et par là concours au développement de la pensée de la composition et à l’effet du sujet principal. Suivant que la pose ou l’expression de quelque figure, l’invention de quelque épisode, le choix de quelque accessoire, parle ainsi à l’imagination du spectateur, on dit que c’est une belle pensée, une pensée ingénieuse, et quelquefois une pensée sublime. Il y a aussi des pensées recherchées, entortillés, puériles, affectées, prétentieuses. Cela arrive toutes les fois que le peintre a employé, pour se faire comprendre, des images étrangères à son sujet, ou disproportionnées à l’ordre d’idées qu’il a voulu éveiller ; quand l’esprit se fatigue à découvrir le sens caché sous l’image, et finit par trouver que ce sens n’est rien ou peu de chose ; ou lorsqu’on aperçoit d’abord que l’artiste s’est fait sur sa propre intelligence et sur les moyens d’expression de son art des idées exagérées.
Parce qu’il est plus facile de se faire illusion sur les conceptions de son esprit que sur l’ouvrage de sa main, la foule des artistes médiocres attache une grande importance à la pensée et aux pensées, et voudraient bien que le monde crût, comme ils le croient volontiers eux-mêmes, que c’est en cela que consiste le principal mérite d’un tableau (Voir Génie)
On appelle aussi pensée, et mieux encore première pensée, le premier trait, la première esquisse, le premier croquis que l’artiste a fait d’un tableau (Voir Préparation).
Ces premiers jets de l’imagination sont précieux et recherchés des amateurs, parce que d’ordinaire ils ont une franchise, un feu et un certain caractère, qui ne passent pas toujours dans l’ouvrage travaillé plus à loisir (Voir Idée)
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911


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