Pathétique

Pathétique au théâtre,

« Le sublime lasse, le beau trompe, le pathétique est infaillible dans l’art, » a dit Lamartine. Cela est vrai : l’effet du pathétique est infaillible, à la condition que son expression soit juste, vraie, sans excès ni emphase, et aussi que l’émotion qu’il désire exciter soit absolue et sincère, et qu’elle ait été ressentie par celui qui cherche à la faire éprouver. « Si tu veux me faire pleurer, dit Horace, commence par pleurer toi-même (… Si vis fière, dolendum est Primum ipsi tibi.). » Puisez dans les chefs-d’œuvre de l’art, vous y trouverez des exemples du pathétique le plus puissant, le plus intense, le plus expressif, et toujours dans des conditions les plus nobles, les plus pures de l’émotion intellectuelle et morale, toujours avec la plus grande simplicité dans le sujet et dans la façon dont il est rendu. Admirez le Laocoon du Vatican et la Niobé de Florence ; contemplez l’Enseignement du Christ de Quentini Metzys et le Naufrage de la Méduse de Géricault ; assistez à la douleur de Camille écoutant le récit du combat dont Horace est demeuré vainqueur, aux plaintes qu’Andromaque exhale à Pyrrhus ; écoutez l’air d’Alceste : Divinités du Styx, l’arioso de Fidès au quatrième acte du Prophète, et si vous n’êtes pas attendri, touché, pris par les entrailles, ému jusqu’aux larmes, c’est que vous êtes inaccessible à toute émotion, insensible aux cris de la douleur, de lapassions, de la colère et de la haine, à tout ce qui fait naître le pathétique, à tout ce qui engendre les plus admirables beautés qu’il ait été donné à l’art de pouvoir exprimer et reproduire.

Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin,1885

 

Du grec pathetikos, touchant qui émeut fortement les passions

Le pathétique est cet enthousiasme, cette véhémence naturelle, cette peinture forte, qui agite le cœur de l’homme, tout ce qui transporte l’auditeur hors de lui-même. Tout ce qui captive son entendement et subjugue sa volonté, voilà pathétique.

Le genre pathétique exige une profondeur de pensée et de sentiment interne qui doit assoupir ou exalter l’expression, suivant le plus ou le moins de sensibilité qu’exigent les différentes passions.
Ce qui constitue essentiellement un acteur tragique, c’est le pathétique.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866


 

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