Oratorio

C’est une espèce de drame dont le sujet est religieux et qui est destiné à être exécuté par des chanteurs, avec accompagnement d’orchestre. Les anciens compositeurs n’avaient qu’un seul objet auquel ils pussent consacrer les inspirations de leur génie : la religion. Aussi cette époque est-elle féconde en productions de musique sacrée de tout genre ; et, depuis Palestrina jusqu’à Haendel, Haydn et Mozart, on trouve tout ce qui a été composé de plus beau et de plus parfait. On ne se bornait pas alors à mettre en musique les paroles de la messe : outre les cantiques, les hymnes, les psaumes, on avait imaginé ces espèces de drames religieux appelés oratorios, dont le sujet était tiré de l’Histoire Sainte, et qu’on exécutait dans les églises. Voici ce qui donna lieu- à l’invention de ces sortes de pièces : saint-Philippe de Néri, qui fonda, en 1540, la congrégation de l’Oratoire à Rome, voyait avec douleur les fidèles déserter l’église pour courir aux spectacles. Connaissant le goût des Romains pour la musique, il eut l’idée de faire composer par un bon poëte des intermèdes, dont le sujet était puisé dans l’Écriture sainte, et les ayant fait mettre en musique, il les fit exécuter dans l’église. La foule y courut ; le succès fut prodigieux ; et ce genre de drame s’appela oratorio, du nom de l’église de l’Oratoire, où il fut joué pour la première fois. Les oratorios n’étaient d’abord qu’une simple allégorie, une cantate à plusieurs personnages, qu’on n’exécutait, soit à l’église, soit au théâtre, que comme une pièce de concert. Dans la suite ils prirent plus de développement et acquirent toutes les proportions d’un vrai drame, sauf le clinquant des costumes et la pompe théâtrale.
Quant à la musique, qui participe à la fois du genre libre et du genre sévère, elle se compose de récitatifs simples et obligés, de solos, duos, trios, morceaux d’ensemble et choeurs. Les plus célèbres compositeurs qui ont illustré le genre de l’oratorio, sont Emilio del Cavaliere, Alexandre Scarlatli ; Leo, Iomelli, Cimarosa ; Haendel, Bach, Haydn, Beethoven et Mendelsohn. On cite, parmi les oratorios les plus remarquables, le sacrifice d’Abraham, de Scarlatti, celui de Cimarosa ; sainte Hélène au calvaire, de Leo ; le Messie, de Haendel ; la Passion, selon saint Mathieu, de Bacb, conception musicale de la plus haute portée ; la Création, de Haydn ; le Christ au jardin des Olives, de Beethoven ; le Paulus et l’Elias, de Mendelssohn.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

 Drame musical dont le sujet est tiré de l’Ancien ou du Nouveau Testament, et qui bien que sa forme théâtrale, est destiné à être exécuté à l’église ou au concert. L’oratorio, comme l’opéra, est divisé en plusieurs parties, qui parfois même prennent le nom d’actes ; son action, comme celle de l’opéra, est fournie par divers personnages plus ou moins importants, et les chœurs, ainsi que l’orchestre, y jouent un rôle considérable. C’est vers le milieu du seizième siècle que l’oratorio prit naissance en Italie, grâce à saint Philippe de Néri, fondateur de la congrégation de l’Oratoire, qui fit exécuter plusieurs œuvres de ce genre dans l’église de l’Oratoire, d’où le non d’oratorio donné à ces sortes de compositions. Haendel et Jean-Sébastien Bach se sont immortalisés par leurs magnifiques oratorios : Israël en Égypte, le Messue, Deborah, la Passion selon saint Matthieu, etc.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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