Oral (stade)

Stade oral

Du latin os, oris, qui signifie bouche.
Pour Freud premier stade évolutif de la libido, dès sa naissance, l’enfant satisfait ses besoins de plaisir, c’est-à-dire sa libido, par des activités intéressant la zone bucco-labiale, qui est donc la première zone érogène de son histoire : c’est en particulier par une activité de succion (du pouce, de ses lèvres, des objets qu’il porte à sa bouche, etc.) qu’il répond aux pulsions libidinales.

A ce stade, il s’agit de faire passer à l’intérieur de soi des éléments de l’environnement extérieurs : on mange, on dévore des yeux, on boit des paroles. En avalant l’objet, l’enfant se sent uni à lui, ce sont des incorporations primaires, prototypes des identifications et introjections ultérieures.
La première relation d’objet est la relation maternelle, plus exactement celle qui s’installe entre la bouche du nourrisson et le sein de la mère. Cette première relation relève d’une nécessité physiologique, mais le nourrissage de l’enfant excède rapidement la simple alimentation : d’abord parce que la bouche va s’offrir tous les objets qui se présentent à proximité, ensuite parce que la bouche, source de plaisir, s’appelle elle-même un objet : « le suçotement qui existe déjà chez le nourrisson, et qui peut subsister jusqu’à l’âge adulte et même parfois toute la vie, est constitué par un mouvement rythmique et répétée des lèvres ». Une plus-value prise sur la nécessité alimentaire s’impose donc dès la première relation objectale. La jouissance d’un objet implique à la fois sa capture, sa possession, mais aussi le surcroît de plaisir lié à celui-ci. S’édifiera alors tout un jeu autour de l’objet autour de l’objet et de sa privation : ainsi le sevrage se conçoit comme une privation nécessaire à de nouvelles possessions.
Ce stade marqué par le sevrage, crise liée à l’ablactation, ébauche le premier conflit relationnel spécifique. La genèse de la relation objectale débute à ce stade. Le nourrisson n’a pas encore la conscience claire du dedans et du dehors, du soi et du non soi, il vit dans une autarcie mégalomaniaque. Peu à peu, l’enfant prend conscience des objets extérieurs, différencie les objets familiers (aimé) des objets insolites, menaçants. A l’occasion des expériences de manque, l’enfant perçoit que la tension naît en lui-même alors que la satisfaction lui arrive du dehors. La distinction entre le dehors et le dedans s’estompe lorsque la tension s’apaise. « L’objet naît dans la haine » postule Freud.


 

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