Obséder

Ancien terme
OBSÉDER (ob-sé-dé). La syllabe sé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : j’obsède, excepté au futur et au conditionnel : j’obséderai ; j’obséderais), v. a.

  •   1° Être assidu auprès de quelqu’un, de manière à l’isoler des autres personnes…
  •   2° Importuner par des assiduités…
  •   3° Tourmenter par des illusions, en parlant du malin esprit. Il n’est pas possédé, il n’est qu’obsédé. Le diable, qui nous obsède toujours, ou plutôt nous possède dans de pareilles conjonctures, me représenta que je serais un grand sot de demeurer en si beau chemin, LESAGE, Gil Blas, II, 7. C’est elle [l’imagination] qui persuada à tant d’hommes qu’ils étaient obsédés ou ensorcelés, et qu’ils allaient effectivement au sabbat, parce qu’on leur disait qu’ils y allaient, VOLT. Dict. phil. Imagination.
  •   4° En parlant de certaines idées, tourmenter assidûment. Nous replongeant dans les images des sens qui nous environnent, et, pour ainsi dire, nous obsèdent…, BOSSUET 6e avert. 44. De tant d’objets divers mon âme est obsédée, Qu’à force de penser elle n’a plus d’idée, DESTOUCHES, Phil. marié, IV, 1. Souvent de ses erreurs notre âme est obsédée, VOLT. Sémiram. I, 5. C’était un préjugé le plus déraisonnable et peut-être le plus universel qui ait jamais obsédé les gens de lettres, le Merc. 1717, dans DESFONTAINES. Réflexions tristes et sombres dont, avant moi, des malheureux avaient été sans doute obsédés dans cette prison [la Bastille], MARMONTEL, Mém. VI.

Etymologie : Lat. obsidere, de ob, et sedere, être assis (voy. SEOIR).
Obsidere, s’asseoir autour, a le sens d’assiéger ; ce qui explique le sens figuré du français.
In Dictionnaire Littré édition 1876


 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique