Musique avant le déluge

A l’article Origine de la musique, nous dirons que cet art,, comme celui de la parole, ou du langage parlé, venait du créateur de toutes choses. Si nous ne connaissons point de maîtres humains qui enseignassent la musique dans les premiers siècles du monde, c’est que Dieu lui-même voulut bien enseigner lui-même ce langage à ses créatures bien aimées. D’après Moïse, il créa l’homme pour l’aimer et le servir : il lui apprit à célébrer sa toute puissance et les merveilles de la création par des chants primitifs, mais pleins de vie, d’expression, d’enthousiasme. Plus tard, il permit que Jubal inventât des instruments de musique et enseignât cet art sublime au peuple de son choix. Bientôt Jabel, Tubalcaïn, la jeune Noéma firent cercle autour du fils de Lamech, et l’art musical devint une science, chez les Hébreux, qui fît probablement des progrès considérables pendant les seize cents années et au-delà qui s’écoulèrent entre la création et la grande catastrophe du déluge. On sait que l’instrument champêtre a donné l’idée de l’orgue moderne, dont chaque registre présente assez bien à l’oeil la forme de la flûte à tant de tuyaux. Il y avait donc, dans ces temps reculés, des instruments à vent et à cordes et certainement ceux à percussion existaient aussi. Quant à la musique vocale, il est hors de doute qu’elle était en usage alors, puisqu’il est dit que dans le temps de Seth, vers l’époque de la naissance d’Enos, les hommes commencèrent à célébrer le nom du Seigneur. Nous croyons même, comme nous l’avons dit plus haut, que cet acte de reconnaissance avait été accompli dès les premières années de l’ère Judaïque. En offrant ses sacrifices à l’Éternel, Abel, comme son père et sa mère, dut chanter les louanges de celui qui bénissait ses troupeaux. La chronique d’Alexandrie dit que « les fils de Seth invoquèrent le Seigneur avec l’hymne des anges. » D’après Calmet, le sens de ces paroles est qu’ils commencèrent à réciter l’hymne du Seigneur : Saint, saint, saint ; et, comme le dit le P. Martini, hymne signifiant la réunion de la poésie et de la musique, il est clairement prouvé qu’il est ici question de ce dernier art.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


 

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