Mottet

s.m.
Ce mot signifiait anciennement une composition fort recherchée, enrichie de toutes les beautés de l’art, et cela sur une période fort courte ; d’où lui vient, selon quelques-uns, le nom de mottet, comme si ce n’était qu’un mot.
Aujourd’hui l’on donne le nom de mottet à toute pièce de musique faite sur des paroles latines à l’usage de l’Église romaine, comme des psaumes, hymnes, antiennes, répons, etc. Et tout cela s’appelle en général musique latine.
Les Français réussissent mieux dans ce genre de musique que dans la française, la langue étant moins défavorable ; mais ils y recherchent trop de travail ; et, comme le leur a reproché l’abbé Dubos, ils jouent trop sur le mot. En général la musique latine n’a pas assez de gravité pour l’usage auquel elle est destinée ; on n’y doit point rechercher l’imitation, comme dans la musique théâtrale ; les chants sacrés ne doivent point représenter le tumulte des passions humaines, mais seulement la majesté de celui à qui ils s’adressent, et légalité d’âme de ceux qui les prononcent. Quoi que puissent dire les paroles, toute autre expression dans le chant est un contre-sens. Il faut n’avoir, je ne dis pas aucun poète, mais je dis aucun goût pour préférer dans les églises la musique au plain-chant.
Les musiciens du treizième et du quatorzième siècle donnaient le nom de mettetus à la partie que nous nommons aujourd’hui haute-contre. Ce nom et d’autres aussi étranges causent souvent bien de l’embarras à ceux qui s’appliquent à déchiffrer les anciens manuscrits de musique, laquelle ne s’écrivait pas en partition comme à présent.
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767


 

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