Mathieu-Perez de Alésio

Peintre et graveur, né à Rome, mort en Italie en 1600

Peintre et graveur, né à Rome, mort en Italie en 1600, dans un âge avancé. Il fut disciple de Michel-Ange, dont il suivit la manière. Célèbre déjà quand il se rendit en Espagne, il porta avec lui plusieurs dessins, en particulier celui de la mort de Moïse, fait au lavis et en relief.

Ce morceau était si parfait, que Jérôme Fernandez, sculpteur renommé, l’ayant vu, dit que, s’il était réellement de la main d’Alésio, il le prierait de le mettre au nombre de ses disciples. Ce peintre donna des preuves non équivoques de son talent, en représentant à fresque S. Christophe dans la grande église de Séville. On ne trouve point ailleurs, dit un auteur Espagnol, un ouvrage semblable, soit pour les beautés de la figure, soit pour sa grandeur extraordinaire. Elle occupe la hauteur du mur presque depuis rez-terre, jusqu’à la corniche de la nef. Chaque mollet des jambes du saint a une aune de large, qu’on juge par-là des autres proportions du corps. Alésio avait fait auparavant le carton de cette figure, lequel était de la même grandeur, et qui fut longtemps exposé dans une grande salle du palais de Séville, où il excitait l’admiration des connaisseurs. Cependant les éloges qu’Alésio mérita par ce chef-d’œuvre singulier, ne furent point capables de lui inspirer de l’orgueil. Simple et modeste, il rendait le premier justice à ses rivaux. Il fit un jour, en admirant la jambe raccourci du tableau d’Adam et d’Eve, que Louis de Vargas venait de peindre avec tant de succès dans l’église cathédrale de Séville : Cette jambe vaut mieux que tout mon S. Christophe. Elle passe en effet pour un chef-d’œuvre. Alésio ne se borna pas à cet aveu si honorable.

Témoin de la grande habileté de Vargas, il prit le parti de lui céder la place, et de retourner en Italie, disant qu’il n’était pas juste que, pendant la vie de ce peintre, il pût lui disputer, dans sa patrie, une réputation qu’il s’était acquise à tant de titres.

Dictionnaire des artistes ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs. Ouvrage rédigé par M. l'Abbé de Fontenai. 1776


 

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