Masque

nom masculin
Spectacle de cour ; mêlé de poésie, de danse et de musique vocale et instrumentale, en usage en Angleterre depuis les premières années du XVIème siècle et qui correspondait au ballet de cour français. Comme dans celui-ci, les acteurs du Masque étaient souvent de très hauts personnages. Un orchestre nombreux, où se rencontraient toutes les sortes d’instruments connues, y prenait part. Un grand luxe de décors et de machines s’y déployait. Les Masques, qui avaient ouvert la voie à l’opéra dans la Grande-Bretagne, ne disparurent pas totalement après le triomphe de celui-ci. On en vit paraître quelques-uns pendant le XVIIIème siècle. Les mariages ou les anniversaires princiers furent jusqu’à notre temps l’occasion de quelques reconstitutions de Masques anciens, tels que The Masque of Flowers, joué en l’honneur de la reine Victoria, lors des jubilés de 1887 et 1897.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926

 

Par ce nom on entendait, chez les anciens Grecs et Romains, certaines figures postiches qui représentaient, dans les théâtres, les traits des personnages figurant dans l’action dramatique. Ces masques étaient en métal, et l’on s’en servait pour donner plus d’éclat et plus de force à la voix.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Le masque était une composition scénique, musicale et chorégraphique, fort en honneur en Angleterre il y a deux et trois siècles. Un écrivain en a parlé en ces termes :
Les masques étaient des jeux dramatiques en grande faveur à la cour des rois et reines d’Angleterre pendant les seizième et dix-septième siècles. Pour en donner une idée, un écrivain les a comparés aux ballets que l’on jouait à la cour de Louis XIV ; mais l’analogie entre ces deux sortes de divertissements est très imparfaite. Le masque anglais était, à l’origine, un spectacle d’une pompe extraordinaire et bizarre, un ensemble de musique, de danses, de festins, de scènes ou parlées ou mimiques entre des personnages allégoriques accoutrés fastueusement ou fantastiquement. Suivant la chronique d’Holinshed, l’un des premiers masques aurait été joué sous Henri VIII en 1510. Ce plaisir royal, en se perfectionnant, se renferma dans des proportions plus simples, et , sans jamais constituer un genre dramatique facile à définir (Les masque, dit Hallam, étaient des compositions poétiques et musicales plutôt que dramatique, et destinées à flatter l’imagination par les charmes du chant en même temps que par la variété des tableaux qui passaient sous les yeux de spectateur… Ces sortes de poèmes n’ont pas la prétention de se faire croire, ils ne visent point à l’illusion : l’imagination s’abandonne volontairement à un rêve éveillé ; elle ne demande, et ces poèmes n’exigent que cette possibilité commune ne rejette pas comme incompatibles, et sans laquelle l’imagination du poète ressemblerait à celle du lunatique. ») cependant à prendre place parmi les plus agréables plaisirs d’un temps où les jouissances de la poésie étaient une sorte de nécessité. Les grands génies d’Angleterre ont composé des masques ; il suffit de citer entre eux Shakespeare, Ben Jonson, Beaumont et Fletcher. Les rois et reines avaient coutume d’aller visiter chaque année quelques nobles seigneurs. Ces visites étaient ruineuses pour les hôtes qu’elles honoraient. On mettait en action sur les routes, à l’entrée des villes, dans les châteaux, les inventions poétiques les plus extraordinaires. Le recueil de ces imaginations, qui ressemblent souvent à des rêves, forme une suite d’énormes in-quarto. Les masques étaient au premier rang parmi ces jeux : ils étaient aussi considérés comme des accessoires indispensables à la célébration de certaines fêtes et à celle des mariages dans les familles royales et nobles. Pour composer un masque, il fallait la collaboration d’un poète, d’un peintre, d’un musicien et d’un compositeur de ballet. Parmi les masques de Ben Jonson, on cite le Masque de Reines, joué par la reine et ses dames à White-Hall en 1609 ; le masque d’Obéron, pour le prince Henri ; le Masque Irlandais, le Retour de l’âge d’or (1615), le masque de Noël (1616), la Vision du Plaisir (1617), le Plaisir réconcilié avec la Vertu (1619), Nouvelles du nouveau monde découvert dans la lune (1620), la Métamorphose des Bohémiens (1621), le masque des Augures (1622), le Triomphe de Neptune pour le retour d’Albion (1624), l’Anniversaire de Pan ou la Fête du berger (1625), le masque des Hiboux (à Kenilworth, 1626), les Iles Fortunées et leur union (1626), le Triomphe de l’Amour à Callipolis (1630), Chloridia ou le Culte de Chloris et de ses nymphes, masque représenté par la reine et ses nymphes à Shrove-Tide (1630), etc.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885 


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