Maîtres Chanteurs de Nuremberg (Les) (Meistersinger)

Opéra-comique en trois actes, paroles et musique de Richard Wagner, représenté au théâtre Royal de Munich le 21 juin 1868. L’action se passe au XVI° siècle. Les maîtres chanteurs de Nuremberg se disposent au concours traditionnel qui a lieu le jour de la Saint-Jean. Le prix destiné au vainqueur est la belle Eva, fille de l’orfèvre Veit Pogner. On se croirait plutôt transporté dans un pays à esclaves que dans une ville d’Allemagne. Le chevalier Walther est amoureux d’Eva ; malgré la noblesse de son origine, il se fait recevoir bourgeois de Nuremberg ; il prend des leçons de chant de Hans Sachs, le cordonnier poète, et, grâce à une heureuse inspiration qui lui est venue pendant son sommeil, il l’emporte sur ses rivaux, et en particulier sur le greffier Beckmesser, qui lui aussi, voudrait épouser Eva.

Walther reçoit des mains de la belle la couronne de myrte et de laurier, et une sorte de bénédiction du vieil Hans Sachs, qui prophétise sur la mission de l’art allemand et s’indigne de ce qu’il s’est laissé corrompre par le goût gaulois. On voit que, même dans un opéra-comique, M. Wagner poursuit sa chimère et déclame contre l’influence française. Pourquoi alors ne se contente-t-il pas de ses succès en Allemagne. Pourquoi a-t-il fait des tentatives  fréquentes et infructueuses pour naturaliser ses opéras en France ? Nous lui souhaitons, au contraire, de donner à ses talents une direction moins exclusive, et de ne pas faire litière du goût français, qui nous a valu, de la part de l’Italien Rossini, Guillaume Tell, et de la part de l’Allemand Meyerbeer, Robert le Diable et les Huguenots, sans compter les  chefs-d’œuvre indigènes. La donnée du livret des Meistersinger est au moins faible, sinon puérile. La musique a les mêmes allures prétentieuses, confuses et ténébreuses que la plupart des œuvres de M. Wagner. On a remarqué cependant plusieurs morceaux intéressants, l’air de Pogner : Ein meistersinger muss er sein, la marche, le rêve de Walther, répété au troisième acte. Le deuxième tableau de ce troisième acte renferme plusieurs mélodies traitées avec beaucoup de talent. Cet ouvrage a été donné trois fois à Munich, sous les auspices du jeune roi de Bavière, protecteur et ami du compositeur. M. Wagner, pendant la première représentation, était assis à côté du roi Louis II. La représentation a duré cinq heures. M. Hans de Bulow a dirigé l’exécution. Les décors et la mise en scène ont coûté plus de cinquante mille florins. Fantaisie de jeune roi. Mazarin disait : Ils chantent, ils payeront ! » A Munich, c’est le contraire, les contribuables payent, mais ne chantent pas la musique de M. Wagner. Il n’y a pas d’exemple d’un compositeur qui ait fait autant parler de sa personne et dont les œuvres soient si peu répandues par l’exécution, même par fragments. Cet opéra a été l’exécution, même par fragments. Cet opéra a été chanté par Nachbaur, Betz, Bausewein, Schlosser, Holzl, Mmes Mallinger et Diez.


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