Le toucher des élèves. Chronique d'un professeur de piano. N°17

Je ne parle par couramment la musique

Dans cette partie, le mot « toucher » sera synonyme de pratique, comme pour les philosophes. Ils nous ont montré que toucher le piano, jouer du piano peut accompagner et bouleverser une vie. Je souhaite qu’il en soit de même pour les élèves.

Je ne parle par couramment la musique
Je vais d’abord résumer leurs propos récoltés à l’occasion du petit bilan oral que nous réalisons en fin d’année (il remplace le traditionnel examen des conservatoires).

  • « C’est la première fois qu’on me parle de phrases, de positions de mains, de mon corps, des pédales. »
  • « Avant, mon prof me disait : « Tu joues trop crispé, détends-toi et fais comme moi »
  • « Avant, j’alignais des notes, maintenant, je découvre un nouveau monde musical. »
  • « J’ai appris cette année à travailler le détail, à résoudre chaque problème. Seul, je ne le faisais pas, je ne savais pas le faire, ou je n’en avais pas envie ».
  • « Je n’ai plus peur des professeurs de piano »
  • « Je ne peux plus me passer de jouer du piano »
  • « Je ne peux pas continuer l’an prochain, mais je reprendrai plus tard. »
  • « Mon professeur était trop laxiste, je manque de bases (lecture, tenue du corps) »

Pas toujours facile de trouver le juste équilibre entre un enseignement trop strict et pas adapté et un laisser-aller synonyme de démagogie. Pas facile de faire du sur-mesure en gardant une ligne de conduite qui inclut des éléments non négociables dans sa pédagogie.
Il faut cependant, d’une manière générale, relativiser ce que retranscrivent les élèves. Certaines paroles, pratiques, conseils venant d’autres professeurs me choquent mais il peut y avoir une différence, un décalage entre ce qui est dit et ce que l’élève en reçoit, en perçoit, et en restitue quelques temps, quelques années plus tard. Parfois, il m’arrive de mal évaluer une situation.
Ainsi, un jour, alors que je m’étonnais qu’une élève (déjà « bonne pianiste ») ne connaisse pas la traduction d’un terme italien. Elle m’a répondu « non, je ne connais pas ce terme, je ne parle pas couramment la musique ». Cette réponse m’a surprise, et m’a faite réfléchir. Cependant, je prends toujours les élèves là où ils en sont, je pars de ce qu’ils savent ou de ce qu’ils peuvent faire, en terme de travail, d’acquisition ou de souhait. J’essaie de définir avec eux un objectif global pour l’année et un programme. Je fais en quelque sorte un projet personnalisé du piano.

 

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