Laryngocèle chez un instrumentiste à vent

Qu'est un laryngocèle et un pharyngocèle

Réponse

Laryngocèle chez un musicien ?

La laryngocèle est une dilatation anormale de l’appendice ventricule ou sacculus, prolongement antéro-supérieur du ventricule de Morgani. Ce ventricule est une cavité en forme de navette située au niveau du larynx entre la bande ventriculaire et la corde vocale.
On trouve dans la littérature médicale l’existence de laryngocèles congénitales, mais l’hyperpression siégeant à l’étage vestibulaire du larynx est une des causes principales de la laryngocèle. On a décrit ce trouble pour un ensemble d’activités mettant en jeu une hyperpression à ce niveau ; on peut le retrouver d’ailleurs chez les tousseurs chroniques, les souffleurs de verre et chez les instrumentistes à vent (le basson, le hautbois, les cors, les trompettes, etc.)
Ce phénomène chez les instrumentistes à vent a été bien décrit ; dans une étude déjà ancienne, l’auteur de cette enquête retrouvait une laryngocèle chez 56 % des membres de plusieurs fanfares.
A noter que dans cette étude les tomographies révélaient le phénomène lors d’hyperpression laryngée, seulement quand l’examen est réalisé glotte ouverte.

Mettre en évidence un laryngocèle chez un musicien ?

D’autres études sont venues conforter ce premier travail sur ce sujet concernant les instrumentistes à vent (1). Les laryngocèles des instrumentistes peuvent être mises en évidence par les techniques radiologiques (scanner) ; l’examen sera effectué au cours d’épreuves d’hyperpression laryngée. Les symptômes les plus fréquents sont la gêne laryngée, la sensation de corps étranger.
On peut noter que de manière fréquente et habituelle, il existe pour certaines familles d’instrument à vent, le hautbois notamment, non pas des laryngocèles mais des pharyngocèles que le scanner pourra mettre en évidence, mais qui se remarquent par la présence « d’un gros cou lors du jeu ». On note également une plus grande fréquence de ronfleurs chez les instrumentistes à vent qui jouent des instruments entraînant des pressions buccales très élevées.

Pharyngocèle chez le musicien

Afin d’éliminer la présence d’une laryngocèle ou d’une pharyngocèle, vous devriez vous rapprocher de votre médecin traitant, et éventuellement d’un pneumologue ou d’un ORL afin de compléter les examens que vous avez déjà réalisés. Vous pouvez également voir un neurologue ou un médecin spécialisé en médecine interne (pour ce que vous appelez « les sursauts nocturnes ») qui voudront bien prendre le temps de faire une synthèse des différents troubles que vous présentez. Car il est utile de faire le point sur l’ensemble des symptômes que vous ressentez, voir en quoi certains sont dépendants ou indépendants (en relation), établir des diagnostics différentiels avant d’écarter certaines pathologies et enfin définir une stratégie thérapeutique selon les diagnostics qui auront été retenus ou/et écartés (de la synthèse de votre dossier sur ce point).


Rédacteur Docteur Icarre A.,  pour Médecine des arts®
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Bibliographie

  • Revue Médecine des Arts. Physiologie respiratoire du joueur de hautbois. N° 19

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