Laques

Verni extrait du rhus vernicifera

laques japon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Art Japonais

L’industrie des laques est une des gloires de l’art japonais. Bien que l’intervention en soit due aux Chinois, les Japonais en ont tellement perfectionné les procédés de fabrication qu’ils en ont fait un art national. Les conditions dans lesquelles vivaient les laqueurs étaient tout à fait exceptionnelles. On sait, en effet, qu’ils étaient logés, nourris, payés, leur vie durant, par les seigneurs qui les employaient ; ils pouvaient donc, en toute tranquillité, se vouer à un labeur qui exigeait une patience inlassable. On est confondu d’admiration quand on songe que certains laques ont demandé jusqu’à vingt années de travail et que le moindre tremblement des mains, l’empâtement le plus léger, une température plus ou moins favorable pouvaient anéantir les efforts de plusieurs années. Il n’est donc pas exagéré de dire qu’un beau laque japonais est l’œuvre d’art la plus précieuse qui soit au monde.

Nul d’ignore que la laque est un vernis extrait de l’arbre appelé rhus vernicifera, vernis qui possède un éclat et une solidité métallique et qu’on applique sur les meubles ou les objets d’art. La technique en est des plus minutieuses ; elle consiste en une succession des ponçages, de séchages à la chaleur humide ; le total de ces opérations varie de trente à soixante.
A joutons que tous les bois ne sont pas également propres à être laqués et que le bois préféré des artistes japonais a toujours été une sorte de pin appelé hi – no – i.

Les laques japonais sont d’une résistance à toute épreuve ; ils peuvent braver les intempéries et résistent même à un séjour prolongé dans l’eau.

On distingue différentes sortes de laques. Signalons d’abord les laques noirs, dont on admire l’éclat velouté, et les laques d’or qui sont d’une variété infinie, sans oublier les laques rouges avec ou sans or, les laques gravés et enfin les laques sculptés.

Les laques dits aventurinés sont les plus estimés ; ils consistent en mosaïques d’or de différents tons (fig ). Leur nom vient de leur ressemblance avec les verres de Venise du même nom. Il y a lieu de mentionner également les laques burgautés, qui sont incrustés de nacre de perle.

Parmi les objets laqués les plus nombreux, on remarquera les boîtes à médicaments appelés in-ros, les écritoires, les nécessaires à parfums.

Les laques les plus anciens remontent au VI° siècle de notre ère ; ils sont, en général, à fond noir uni.  Ceux du XV° siècle sont estimés ; mais les laques du XVII° siècle ont toujours été considérés comme les plus précieux.

Le laqueur Korin, qui fut aussi un peintre de grand talent, occupe dans l’histoire de l’art du laquage une des premières places. Son mode d’emploi de l’or est très particulier : tantôt c’est une poussière d’or qu’il répand sur les objets, tantôt il applique l’or en larges touches d’une chaleur de ton merveilleuse. L’élève de Korin, Ritsuo, a laissé des œuvres dignes du maître.

L’art Japonais Sous la direction de Henry Martin Paris, Librairie d’Art R. Ducher 1926


 

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