Lanterne magique

Lampe magique

La lanterne magique est un spectacle curieux, ingénieux, qui fut inventé au dix-septième siècle par le P. Kircher, et qui depuis lors n’a cessé de faire la joie des enfants, en même temps que de causer la surprise des personnes ignorantes des principes sur lesquels il repose. Ces principes sont les mêmes que ceux de la fantasmagorie (Voyez ce mot) ; seulement, tandis que dans les expériences de fantasmagorie la toile qui reçoit les images est placée entre le spectateur et l’instrument, dans les représentations de la lanterne magique, c’est le spectateur qui se trouve entre la toile et l’appareil. Voici une description de cet appareil et de la façon dont on l’emploie : « La lanterne magique se compose d’une lentille ordinaire, munie d’une lampe dont la lumière est réfléchie par un miroir concave dans la direction d’un tube qui renferme deux lentilles convergentes. Entre ces deux lentilles on fait mouvoir une lame de verre sur laquelle sont représentées diverses figures peintes avec des couleurs translucides. La première lentille a pour objet unique de concentrer les rayons lumineux sur la lame peinte, afin de l’éclairer vivement. La seconde, qui est à court foyer, projette les images que porte le verre sur un écran blanc placé à une certaine distance. Les images projetées sur cet écran sont considérablement amplifiées, mais elles sont renversées. Pour les redresser, il n’y a qu’à placer le verre peint de manière que les figures soient renversées, car alors elles se trouveront redressées sur l’écran. Le grossissement obtenu est le rapport des distances de la lentille extérieure à l’écran et au verre peint. Par conséquent, si l’écran est cent fois, deux cents fois plus éloigné de la lentille que la figure peinte, le grossissement sera 100 ou 200. Il est superflu de dire que, pour donner tout son éclat à cette expérience, il faut opérer dans une chambre complètement obscure. » Il n’y a pas encore trente ans qu’on entendait souvent retentir le soir, dans les rues de Paris, ce cri bien connu des enfants : Lanterne magique ! la pièce curieuse ! C’étaient de modestes industriels, des Savoyards, dit-on, pour la plupart, qui, pour une rétribution très raisonnable, offraient ainsi ce spectacle aux particuliers. On les faisait monter chez soi, on tendait un grand drap blanc dans une chambre, les deux hommes faisaient jouer leur appareil, et pour quelques francs on procurait aux enfants un spectacle charmant et dont ils se montraient très friands. Cette industrie a disparu.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


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