La symphonie des toxicomanes, la drogue et les musiciens

Toucher le fond, puis négocier une nouvelle vie

« Ma consommation d’alcool était hors de contrôle et je pense que la réponse a été de changer de profession, vers une autre moins effrayante. Mais de manière déconcertante, cette peur n’a pas magiquement disparue comme je le pensais. J’étais aussi effrayée que jamais et je buvais encore pour faire face. La période qui a suivi est floue. J’avançais chaotiquement dans ce que les toxicomanes appellent « the rock down », le fond. Quand j’ai arrêté de boire deux ans plus tard avec l’aide d’un programme spécifique et le soutien de ma famille, je doutais que je puisse rejouer du violoncelle. Comment pourrais-je sans substances psychotropes ? Après 6 mois d’abstinence, j’ai repris dans un quatuor, et réappris comment jouer sans médicaments et sans alcool. Désormais je gagne ma vie comme violoncelliste de session en jouant avec des artistes pop et pour des enregistrements de musique de films. J’évite de jouer au sein d’un orchestre car effectuer de longues périodes devant un auditoire silencieux me remplit encore de panique. Mon histoire n’est pas unique. Beaucoup de musiciens classiques se débrouillent seuls, masquant les effets de cette anxiété de performance par des bêta-bloquants et de l’alcool de manière honteuse comme je le faisais. Il est plus acceptable d’admettre la fragilité dans le monde du rock et la pop.
Les musiciens qui ont participé à ce reportage (et qui tous avaient été alcooliques ou toxicomanes) ont eu l’occasion de préparer un concert et de jouer en public avec le concours de l’orchestre symphonique de Londres (Rhabsody of the Tamed). J’avais peur. Je n’ai pas pu être dans le déni ou « médiquer » mes sentiments. Pour une fois, j’ai pu être honnête et la honte que j’avais eu de moi-même a pu s’estomper et elle n’est pas revenue depuis le concert. »

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