La médecine du temps de Mozart. Les systèmes médicaux. Tome 5

Les chirurgiens

Les chirurgiens sont au XVIIIème siècle de grands innovateurs. Ils découvrent de nouveaux instruments, de nouvelles techniques chirurgicales, en particulier celle de l’extraction des calculs de la vessie (60). D’autres domaines, tels que l’ophtalmologie opératoire, ont leurs pionniers, comme Jacques Daviel (1693-1762), qui pratique.dès 1747 sur des centaines de malades l’extraction et non plus l’abaissement du cristallin altéré, responsable de la cataracte. Cette nouvelle technique fut employée pour la première fois par Charles Saint-Yves (1667-1735) en 1708.

Pierre-Joseph Desault (1738-1795) fait partie de ces pionniers de la chirurgie, plus particulièrement en ce qui concerne l’enseignement, qu’il est un des premiers à instituer au chevet du malade, en public, dans son service de l’Hôtel-Dieu de Paris. Pour lui, l’hôpital est la seule école de pathologie chirurgicale. Il est le premier, à Paris, à instituer l’interrogatoire des malades par les étudiants eux-mêmes. L’emploi du temps des étudiants qu’il crée associe enseignement de l’anatomie, de la médecine opératoire et de la clinique. Il estime toutefois qu’un étudiant ne peut apprendre à la fois la médecine et la chirurgie. Il ouvre des cours d’anatomie spéciale et crée en France l’anatomie chirurgicale et descriptive en apportant à l’enseignement de l’anatomie et de la médecine opératoire une précision jusqu’ici inconnue. Il est renommé également pour la précision de ses techniques d’examen, pour la prudence de ses indications chirurgicales et pour l’adresse de ses opérations. Connu pour son bandage de la fracture de la clavicule, son amélioration des cures d’anévrisme, il améliore et simplifie de nombreuses interventions chirurgicales, et crée même des instruments nouveaux. Il se bat également pour améliorer les conditions de vie des opérés au sein de l’hôpital, prépare les malades à l’opération par un traitement médical et psychothérapeutique, tente de soulager les douleurs en administrant en préopératoire une potion calmante et antispasmodique.

Jean-Louis Petit ( 1674-1750) donne des cours aux élèves de Saint-Côme sur les « maladies des os », écrit un « traité des luxations » et améliore de nombreuses techniques chirurgicales. C’est à lui que l’on doit le premier signe clinique : la « crépitation », en 1743. Il s’intéresse en particulier à la rupture du tendon d’Achille, aux ankyloses, et différencie le premier la cholecystite des abcès du foie. L’odontostomatologie entre dans le domaine médical grâce à Pierre Fauchard (1678-1761), qui le premier, introduit dans l’art dentaire l’observation méthodique. En Allemagne, où la séparation des chirurgiens avec les barbiers ne s’opérera que plus tard, Lorenz Heister (1683-1758), excellent anatomiste, est l’auteur d’un ouvrage de chirurgie qui deviendra un classique. Il prêche en faveur d’une plus grande précision dans le vocabulaire chirurgical. Avec Richter, père de la chirurgie scientifique et ophtalmologique, s’affirme la nécessité de connecter la chirurgie à la médecine interne. En Italie, Anel (1679-1730) est connu pour ses travaux sur le traitement de la fistule lacrymale. Pense le premier à la méthode aspiratrice dans « l’art de sucer les plaies sans se servir de la bouche d’un homme ». Alexandre Monro ( 1687- 1767) insiste sur la nocivité de l’air pour les plaies, dans les fractures, etc., qui guérissent mieux à la campagne qu’à l’hôpital.

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