La médecine du temps de Mozart. Les systèmes médicaux. Tome 5

Histologie et anatomo-pathologie

L’histologie (15)
Le microscope fut imaginé à partir de la lunette de Galilée et devint l’objet d’essais et de perfectionnements successifs tout au long du XVIIème siècle. La véritable mise au point de cet instrument a été faite par Leeuwenhoek (1632-1723), de Leyde, puis il bénéficiera de nombreuses améliorations, notamment au 19ème siècle. C’est ainsi que sont observés, au XVIIème de « petits animalcules » dans le tartre dentaire. L’histologie va rapidement bénéficier des apports de la microscopie. Déjà en 1667, Robert Hooke, à Londres, annonce la découverte des cellules » dans une préparation végétale. Leeuwenhoek, de son coté, garde l’oeil sur l’objectif de son microscope et étudie les mouvements des globules rouges, la structure des parois vasculaires, des troncs nerveux, des dents, du cristallin. Un siècle plus tard, l’abbé Fontana, à Florence, discerne pour la première fois le noyau cellulaire, et décrit le neurone avec son cylindre et sa gaine. Mais c’est à Malpighi (1628-1694), au XVIIème siècle, que l’on doit les fondements de l’histologie humaine. Il affirma le rôle fondamental de la cellule dans la constitution des tissus vivants, identifia les alvéoles pulmonaires, les corpuscules et les glomérules rénaux, la structure de la peau, de la rate, du foie et de nombreuses glandes. Botaniste, vétérinaire, il devint, après une brillante carrière en Italie et grâce à ses travaux remarquables sur l’histologie, membre de la Royal Society de Londres.

L’anatomie pathologique (13)
L’expression d’ « anatomie pathologique » revient à Friedrich Hoffmann. L’anatomie du XVIIème et du XVIIIème siècles est une anatomie de descriptions, basée sur les dissections. Les descripteurs, tels que le danois Winslow, ne manquent pas de remarquer les lésions que présentent leurs cadavres. Giovanni Battista Morgagni (1682-1771) fait de l’anatomie pathologique une discipline indispensable à la médecine. Il publie en 1761 un volumineux ouvrage intitulé « le siège et les causes des maladies démontrés par l’anatomie », où il rend compte de plus de 600 autopsies. Il parvient, le premier, à établir un lien rétrospectif entre le symptôme et l’organe. Il montre que la lésion est un chaînon visible dans la suite des causes mais elle reste avant tout une entité clinique. C’est un lieu immobile, non un foyer actif de l’évolution de la maladie, ce que montrera la médecine anatomo-clinique. Son ouvrage , en forme d’inventaire, traite chaque viscère du corps. Il est, entre autre, l’auteur de descriptions d’anévrismes. Il a su également individualiser des variétés d’anatomie normale, inconnues jusque la. Ainsi, il établit que les « attaques d’apoplexie » résultent d’une altération des vaisseaux cérébraux, que certains cas d’essoufflement pulmonaire et d’ « hydropisie » sont secondaires à des indurations des valvules du coeur, etc. Il met également au point les méthodes d’autopsie. Tous ses successeurs lui rendront hommage comme le « père de l’anatomopathologie ». Il fut également, avec Sydenham, un des pionniers de la médecine pratique dont il fit le lien avec les lésions anatomiques constatées après la mort, montrant ainsi l’apport de l’anatomie pathologique à une médecine d’observation. D’autres anatomistes ou anatomopathologistes ont vu leur nom passer à la postérité, décrivant des structures anatomiques qui contribueront individuellement à la connaissance du corps humain. Il en est ainsi de Valsalva et Santorini, en Italie. Antoine Scarpa (1747-1832), anatomiste italien, étudie l’anatomie des plexus et ganglions nerveux, et publie un atlas sur les hernies. En France, Jean-Baptiste Senac (1705-1770) a écrit un ouvrage sur l’anatomie normale et pathologique du cœur . Joseph Lieutaud (1703-1780) écrit une « histoire anatomique », et a enseigné le premier en Europe l’anatomie topographique. Il encourage la réalisation d’autopsies, qui contribuent à la connaissance de l’anatomie et à la physiologie. Il sera l’auteur d’une classification des maladies cardiaques (regroupées en 32 catégories). Félix Vicq d’Azyr (1748-1794), secrétaire de l’Académie royale de médecine, écrivit un « traité d’anatomie et de physiologie ». IL est l’auteur d’études remarquables sur l’anatomie du cerveau et des nerfs. Il fut le fondateur de l’anatomie comparée. En Angleterre, Douglas et Monro laissent leur nom respectivement à des structures péritonéales et encéphaliques. William Hunter (1718-1783) donne une « conception générale du système lymphatique », et est l’auteur d’un chef-d’oeuvre de l’iconographie classique : « Anatomie de l’utérus gravidique » en 1774. Son frère et élève, John Hunter (1728-1793), est le fondateur de l’anatomie pathologique et de la chirurgie expérimentale en Angleterre. Il s’intéresse aux changements avec lesquels le corps répond à une maladie ou une agression. Il est également connu pour son « traité sur le sang, l’inflammation et les plaies par armes à feu ».
Aux Pays-Bas, Siegfried Albinus (1653-1721) publie un « Atlas d’anatomie du squelette et des muscles ». En Allemagne, citons Wrisberg, Meckel, Lieberkuhn et Wolff qui fut un des fondateurs de l’embryologie humaine.

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