La médecine du temps de Mozart. Les systèmes médicaux. Tome 5

Panorama de la médecine du 18° siècle

Médecine et Mozart

La médecine du début du XVIIIème prolonge à bien des égards celle du XVIIèrne : on y retrouve l’influence de sciences exactes comme la physique et la chimie, ainsi qu’un goût affirmé pour les expériences. (83) Un vent de nouveauté commence cependant à souffler : la médecine se laïcise de plus en plus avec les philosophes du XVIIIème qui construisent une image matérialiste du corps.
Le médecin se trouve parfois bien dépourvu face au patient qui se présente à lui avec son cortège de symptômes et signes qu’il lui faut interpréter à partir de ses connaissances, héritées de l’Antiquité.

La consultation (39) se déroule en plusieurs phases : tout d’abord l’inspection du patient : on note l’aspect de la peau, des téguments, on examine les yeux, la bouche et les dents ; on regarde l’aspect des urines et prend le pouls ; l’inspection des humeurs extériorisées (sang et bile jaune) permet de déterminer le tempérament du patient , qui va conditionner le diagnostic et la conduite à tenir ; on l’interroge également sur ses habitudes alimentaires, sur le climat atmosphérique ayant précédé les troubles ; on touche la peau pour savoir si elle est sèche ou chaude.

Léopold Mozart évoque la visite d’un médecin auprès de lui :
« Un docteur, que ta belle-soeur avait secrètement envoyé chercher, est venu à mon chevet, m’a pris le pouls et a dit qu’il était bon ; il m’ordonna la même chose que ce que j’avais fait jusqu’alors. » (65)

Le traitement consiste en des remèdes à base de matière végétale, animale ou minérale, souvent associés à des méthodes d’épuration telles que la saignée, les purgatifs…
Les médecins s’efforcent d’étendre leur savoir par une observation rigoureuse des symptômes qu’ils commencent à décrire avec minutie. De nouveaux savoirs se développent, en particulier la physiologie avec Haller et l’anatomie pathologique avec Morgagni.

On assiste également à l’essor de la presse médicale, qui facilitera les échanges et la diffusion des recherches.
Au cours du XVIIIème siècle, les chirurgiens se constituent une sémiologie et un vocabulaire (39). Ils savent palper une tumeur, apprécier ses connections superficielles et profondes, sa consistance, sa mobilité, son volume. A la recherche d’une fracture d’un membre, ils tentent de déceler une mobilité anormale, un craquement, un frottement ; ils distinguent la raideur articulaire de l’ankylose, et pratiquent le toucher buccal, vaginal ou rectal. Ils créent un des premiers signes cliniques, celui de la crépitation en cas de fracture, en 1743.
Ce siècle de transition inaugure la grande révolution médicale du 19ème siècle.

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