La Médecine du temps de Mozart. Les maladies. Dossier I

Les Infections pulmonaires

On y trouve les pneumonies, les pleurésies infectieuses que nous connaissons maintenant, et dont l’évolution spontanée est souvent fatale. Mais la grande maladie pulmonaire, c’est la « phtisie pulmonaire » [20]), connue au XIXe siècle avec l’œuvre de Laennec sous le terme de « tuberculose ». On doit la notion de "tubercule" à Sylvius, professeur d’anatomie à Amsterdam, qui affirma à la fin du XVIIe siècle la présence fréquente de « tubercules » dans les poumons des phtisiques. Portal (1742-1832) comprend l’importance du contact avec une personne malade dans l’apparition de la maladie, mais il croit qu’elle relève d’une prédisposition organique viciée. Morton, en 1689, fort de ses recherches dans le domaine de l’anatomopathologie, fait de la phtisie une maladie spécifique. Mais il décrit 16 phtisies différentes, parmi lesquelles l’asthmatique. Il a le mérite de décrire la phtisie à évolution extrêmement lente.
Pierre Desault en 1733 montre que le crachat est l’agent propagateur de la maladie, et il affirme que le tubercule est l’origine unique de la phtisie. Cependant, l’unité de la maladie reste inconnue. On ne s’élève pas à la notion d’étiologie. On conserve au terme de phtisie son sens de consomption et on lui attribue des causes multiples.
Au XVIIe et XVIIIe siècle, les esprits sont tournés vers la contagion. L’édit espagnol de 1715 impose aux médecins une sorte de déclaration obligatoire de la phtisie. En France, la notion de contagion est moins répandue et l’application des mesures prophylactiques moins rigoureuse. On recommande que les malades soient tenus proprement, que leurs chambres soient aérées, le pavé lavé, la literie désinfectée. On prescrit au malade de cracher dans des crachoirs de verre et d’éviter de souiller le linge et la literie. On conseille d’isoler les enfants de phtisiques.
Il faut mentionner aussi la grippe, nom qui fut donné à la maladie en France, à l’occasion de l’épidémie de 1742. Cette dernière provenait d’Italie où on l’avait appelée "influenza". Elle ravagea le monde entier d’épidémies nombreuses, dont la progression très rapide s’explique par une haute contagiosité. La pandémie de 1767 est demeurée dans l’histoire.

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