La médecine du temps de Mozart. La thérapeutique. Dossier 4

Clystères, cautères, vésicatoires,

Les moyens naturels, tels que les purgatifs, les révulsifs et l’hydrothérapie connaissent toujours un succès qui ne se dément pas, s’enracinant dans le concept cher à Hippocrate de la « nature qui guérit » .

Clystères
Les clystères reposent sur le principe de l’introduction de substances dans les intestins [4]. Leur administration, par voie anale, permet l’évacuation des matières fécales et engendre, selon la substance ainsi introduite, des effets locaux ou généraux. Les substances utilisées possèdent parfois des propriétés qui leur sont propres : ainsi, on peut utiliser des purgatifs, émétiques, toniques, excitants, diffusibles, émollients, vermifuges…
Nysten en donne cette définition : « lavement, injection d’un liquide faite par l’anus dans les gros intestins, au moyen d’une seringue. Le liquide ainsi injecté pénètre jusqu’à la valvule iléo-coecale, lubrifie la muqueuse intestinale, est absorbée en plus ou moins grande quantité, suivant la durée de son séjour, et produit des effets variés selon la nature du fluide ou des substances employées à sa préparation : de là leur distinction en simple, alimentaire et médicamenteux. »

Vésicatoires
Les vésicatoires provoquent la formation d’ampoules cutanées et sont utilisés comme révulsifs : « on donne ce nom aux médicaments irritants qui, appliqués sur l’organe cutané, déterminent à la surface du derme une sécrétion séreuse par laquelle l’épiderme est soulevé de manière à former une ampoule. On applique le plus souvent les vésicatoires sous forme d’emplâtres ou de cataplasme. [5]

Cautères
Les cautères sont des instruments à pointe chauffable au rouge, servant à brûler les tissus.

Cautères

Hydrothérapie
L’hydrothérapie trouve ses partisans en Hoffmann et Bordeu, qui vont lui donner un nouveau tonus au XVIIIème siècle.
Léopold est témoin de ce nouvel engouement [6] :
« Derrière la loge de l’archevêque, au théâtre, coté jardin, là où il y a les colonnes, on construit finalemen t en haut des salons pour jouer aux cartes ; et en bas ? - - des bains ! - Oui, oui, des bains. Comme les empereurs païens, à Rome, qui disposaient de bains dans leurs théâtres. » [4]
Nannerl y aura recours, quelques années plus tard, sur les conseils de Léopold :
« Il ne me plaît guère que tu aies à nouveau des règles irrégulières et faibles. Mais comment en serait-il autrement si tu ne prends pas régulièrement les médicaments ? - après quelques bains, tout serait redevenu normal, même si elles n’étaient pas fortes. Bien sur, jusqu’alors, ce n’était pas un temps à prendre des bains ; mais maintenant, avec l’aide de Dieu, viendra une meilleure saison. Il faut donc en profiter tout de suite et prendre assidûment des bains , sauf le dimanche et les jours fériés. Je t’enverrai des herbes. Puisqu’après le bain tu dois te reposer au lit, comme l’a indiqué le médecin, il est ridicule et même nuisible et irresponsable de sortir du lit pour aller dehors et à l’église, et rester parfois dans les courants d’air lorsque la porte de l’église est ouverte. » [4]

Instruments médico-chirugicaux

Climatohérapie
De même, la climatothérapie continue à céder le pas à la polypharmacie, voire aux remèdes de bonnes femmes, notamment dans le traitement de la phtisie (60). A la fin du XVIIIéme, Van Swieten recommande aux phtisiques l’air odorant qu’on respire après les orages, imaginant ainsi, sans le savoir, un essai de thérapeutique par l’air naturellement ozonisé.

A la fin du siècle, la vie au grand air et les exercices physiques durent leur vague mondaine à Tronchin, élève de Boerhaave, qui fut le médecin de Voltaire et de Rousseau. A Paris, les femmes de qualité consentirent , sur ses conseils, à faire des promenades à pied. C’est à Rousseau qu’on doit la renaissance sentimentale de la climatothérapie à cette époque. L’étude des climats s’ébauche. On commence à étudier les facteurs essentiels de la climatologie et notamment l’influence de l’air sur les maladies. On s’efforce d’établir la science des climats sur une bonne géographie médicale.

Cures thermales
A partir du XVIIIème, les cures thermales sont tellement entrées dans les moeurs, que l’on voit, vers 1750, certains fiancés prévoir la saison annuelle dans leur contrat (60). La souveraineté de la mode s’efface toutefois devant les travaux spéciaux qui se succèdent. La science hydrominérale se codifie.
Constance passe de nombreux mois en cure à Baden.

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