Jacques Blanchard

Peintre et graveur né en 1600 et mort en 1638 à Paris

Peintre et graveur, né à Paris en 1600, mort dans la même ville en 1638. Nicolas Bolleri, son oncle maternel, fut son premier maître dans la peinture. A l’âge de vingt ans, Blanchard qu’il eut occasion d’exécuter à Lyon, l’y retinrent pendant quatre ans. Il se rendit ensuite à Rome, où il passa dix-huit mois dans des études continuelles ; et delà à Venise, où il resta deux ans. Frappé des prodiges de couleur qui se trouvent dans cette ville, enchanté surtout des tableaux de Titien, du Tintorel et de Paul Véronèse, il résolut d’en faire son unique et principale étude ; et ce fut avec tant de succès, qu’un noble Vénitien le choisit pour travailler dans une maison qu’il avait à la campagne. Mais, se voyant mal récompensé de ses peines, il repartit pour la France. En passant par Turin, le duc de Savoie l’arrêta quelque temps pour avoir de ses ouvrages. Etant enfin de retour à Paris, il ne tarda pas à se faire connaître avantageusement. Les deux premiers de ses tableaux qui fixèrent l’attention des connaisseurs, furent un S. Jean dans l’île de Pathmos pour la communauté des peintres, et une Assomption de la Vierge pour les religieuses de Cognac. Bientôt ce fut le peintre à la mode : il n’y eut point de curieux qui ne voulût avoir un morceau de sa main : on ne pouvait se lasser d’admirer la belle expression qu’il savait donner à ses figures, la force de son pinceau, la fécondité de son génie, le charme de son coloris. Quelques-uns n’ont pas craint de l’exalter au point qu’ils ont appelé Blanchard le Titien de la France.

Ce peintre fut trop occupé pour des particuliers. On peut juger qu’il se serait distingué dans les grandes compositions, par les deux galeries qu’il peignit, dont l’une subsiste encore à l’hôtel de Buillon, et surtout par le tableau qu’il fit à Notre-Dame pour le premier jour de Mai, et qui représente la descente du Saint-Esprit. Mais, comme Blanchard avait un talent particulier pour peindre les Vierges, il était obligé de s’adonner  ce genre, pour satisfaire à l’empressement des personnes qui lui en demandaient. Il se plaisait lui-même beaucoup à peindre des femmes nues ; et il avait une si grande facilité, qu’on l’a vu représenter une figure entière, grande comme nature, en deux ou trois heures de temps. Blanchard était à la fleur de son âge lorsqu’il fut emporté par une fièvre et une fluxion de poitrine. Il fut marié deux fois et eut de sa première femme un fils, qui ayant embrassé de bonne heure la même profession, soutint avec honneur la réputation de son père. On a gravé plusieurs morceaux du père et il a gravé lui-même.

Dictionnaire des artistes ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs. Ouvrage rédigé par M. l'Abbé de Fontenai. 1776

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