Instrumentation

Consiste à faire exécuter, à chaque instrument ce qui convient le mieux à sa nature propre et à l’effet qu’il s’agit de produire. C’est en outre l’art de grouper les instruments de manière à modifier le son des uns par celui des autres, en faisant résulter de l’ensemble un son particulier que ne produirait aucun d’eux isolément, ni réuni aux instruments de son espèce. Cette face de l’instrumentation est exactement, en musique, ce que le coloris est en peinture. Puissante, splendide et souvent outrée aujourd’hui, elle était à peine connue avant la fin du siècle dernier. Nous croyons également, comme pour le rythme, la mélodie, l’expression, que l’étude des modèles peut mettre le musicien sur la voie qui conduit à la posséder, mais qu’on n’y réussit point sans des dispositions spéciales.
Définition d’Hector Berlioz, in A travers Chants, 1862. Michel Lévy frères, éditeurs

 

 

C’est l’art de distribuer dans une partition les différents instruments qui entrent dans la composition d’un orchestre, de manière à produire toute sorte d’effets, soit par la douceur des timbres et la variété des détails, soit par la force et l’énergie des masses. Dans ce sens, le mot instrumentation est de création moderne. Avant Haendel, Mozart et Haydn, les compositeurs se bornaient dans leurs accompagnements à soutenir les voix ; d’ailleurs, le nombre des instruments était très limité. La musique instrumentale sommeillait dans l’enfance. Haydn, le père de la musique instrumentale, et Mozart, le créateur de l’accompagnement dramatique, furent les premiers qui surent tirer parti de l’instrumentation, celui-là dans ses belles symphonies, celui-ci dans ses opéras. Une bonne instrumentation exige bien des conditions du compositeur, qui prévoit, par la seule puissance de ses facultés intellectuelles, l’effet de son orchestre, comme si cet orchestre se faisait réellement entendre dans l’instant où l’artiste se livre à ses inspirations ; il doit posséder indépendamment de ces connaissances approfondies en harmonie, la connaissance non moins indispensable de tous les instruments qui composent un orchestre, savoir leur étendue respective, leurs timbres et leurs différentes qualités de son ; connaître les bonnes et les mauvaises’ notes de chacun, et l’effet qui peut résulter de leurs diverses combinaisons. Le système ordinaire des instruments d’orchestre se divise en deux masses, celle des instruments à cordes et celle des instruments à vent. La première se compose de deux parties de violon, une ou deux d’alto, et deux de violoncelle et contrebasse ; la seconde, de deux parties de flûte, deux de hautbois, deux de clarinettes, deux de bassons, deux ou quatre de cors, deux de trompettes et trois de trombones : on y ajoute quelquefois une partie de timbales et d’ophicléide.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

On appelle instrumentation ou orchestration le travail qui consiste, pour le compositeur, à écrire toutes les parties qui doivent être exécutées par les instruments composant l’orchestre. C’est ainsi qu’on dit d’un compositeur, lorsqu’il se livre à ce travail, qu’il instrumente ou qu’il orchestre sa partition.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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