Instabilité de l’épaule

L’articulation de l’épaule est l’articulation la plus mobile de l’organisme. Elle doit concilier mobilité extrême et stabilité. Le compromis entre ces deux impératifs est fragile. Les phénomènes d’instabilité sont donc une pathologie fréquente, particulièrement chez le sujet jeune et sportif. Elle peut s’exprimer cliniquement de plusieurs façons  luxation (déboitement), subluxation (déboitement partiel avec remise en place spontanée), appréhension (sensation désagréable) ou simple douleur en mise en tension du bras.

Les structures stabilisatrices sont statiques (os et ligaments) ou dynamiques (muscles). Une insuffisance de ces différents éléments peut conduire à une instabilité. La tête de l’humérus est constituée d’un tiers de sphère qui s’articule avec une partie de l’omoplate (glène) elle-même quasiment plate. Cette configuration n’offre donc que peu de congruence et, ce faisant, se stabilité.

Pour pallier à ce problème, la glène est entourée par un bourrelet (labrum). Ces deux surfaces osseuses sont par ailleurs solidarisées grâce à l’ensemble des ligaments se situant tout autour de l’épaule. Finalement, les muscles entourant l’épaule offrent un rempart dynamique.

L’instabilité est dans 95% des cas vers l’avant et le bas (luxation antéro-inférieure), dans 4 %% des cas postérieure. Lorsque la tête de l’humérus se luxe, elle emporte tout sur son passage : elle déchire le labrum, emporte parfois un fragment osseux ou cartilagineux, étire ou détache le ligament et la capsule. Elle peut également léser le muscle sous-scapulaire et les nerfs. Ceci se reproduit à chaque épisode ; l’instabilité n’est donc pas anodine.

Des luxations récidivantes conduisent à une myriade de complications physiques et psychologiques, notamment des douleurs, une impotence fonctionnelle, une entrave professionnelle. A terme, cette pathologie est responsable d’arthrose.[1]

Certaines pratiques artistiques sont exposées à ce risque d’instabilité de l’épaule, comme le cirque (circassiens), la danse. Plus nombreuses encore sont les pratiques qui peuvent être particulièrement gênées par les conséquences d’une instabilité de l’épaule (accident sportif ou de la vie courante) comme les musiciens, les instrumentistes à corde, danseurs, circassiens, plasticiens

[1] Instabilité de l’épaule La Tour réseau de soins. Suisse
Läderman A, Denard PJ. Traumatic Anterior Shoulder Instability : General concepts management. In Sports Injuries to the Shoulder and Elbow. Edited by J. Park. Springer