Imprécation

Imprécation au théâtre

Du latin imprecatio

Malédiction, dernière crise du sentiment le plus violent auquel le cœur de l’homme puisse être entraîné. Quand ce sentiment a épuisé tout ce que l’indignation, la colère, la rage ou la fureur peuvent lui suggérer de reproches ou de menaces, reconnaissant en quelque sorte l’insuffisance de ces moyens, et ne pouvant les excéder, il appelle à son secours tout ce qui existe dans la nature pour l’intéresser à sa vengeance ; dans ce dernier effort, il rassemble sur la tête de l’objet de ses fureurs tous les maux possibles. On sent dès lors qu’elle doit être la force, l’énergie et la véhémence des intonations qui conviennent à ce mouvement de l’âme.

Tout ce que la rage impuissante peut causer de désordre, de frémissement et d’agitation dans les tons de la voix humaine convient à cette situation extrême. C’est la fureur dans tout son abandon, c’est l’explosion d’une vengeance d’autant plus violente, que les moyens lui manquent d’en suivre les effets terribles. Les imprécations les plus énergiques qui soient au théâtre sont celles de Camille, dans les Horaces, d’Athalie, de Médée et de Didon. Il est à remarquer que les poètes les ont plutôt placées dans la bouche des femmes : car les imprécations sont ordinairement les signes de la faiblesse.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866


 

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