Humérus. Anatomie artistique. Leçon 35

Extrémité inférieure de l'humérus

L’humérus, à son extrémité inférieure ou antibrachiale, s’aplatit d’avant en arrière, en même temps qu’il s’élargit transversalement : cet élargissement est considérable, et, à ce niveau le diamètre transversal de l’os est trois à quatre fois plus considérable que le diamètre antéro-postérieur. De plus, l’extrémité inférieure de l’humérus se recourbe d’arrière en avant, de façon à venir se placer, presque tout entière, en avant du plan transversal passant par l’axe longitudinal du corps de l’os. Destinée à s’articuler avec l’avant-bras, l’extrémité inférieure de l’humérus nous présente une surface articulaire et, de chaque côté de cette surface articulaire, deux saillies volumineuses, déterminées, par des insertions de muscles et des attaches de ligaments ;

Humerus,vue antérieure
1. épicondyle ; 2. épitrochlée

Surface articulaire
La surface articulaire s’unit aux deux os de l’avant-bras. La surface articulaire, tout d’abord, très vaste et très accidentée, répond à la fois aux radius et au cubitus. C’est une surface continue, irrégulière, dans laquelle on distingue : deux portions : une portion externe arrondie, le condyle de l’humérus et une portion interne en forme de poulie, la trochlée humérale, séparée l’une de l’autre par une gouttière.
La portion externe se présente à nous sous la forme d’une saillie semi-sphérique, un peu aplatie dans le sens transversal, regardant directement en avant : c’est le condyle de l’humérus ou petite tête de l’humérus. Son diamètre vertical ou antéro-postérieur mesure en moyenne 22 millimètres ; son diamètre transverse, 18 millimètres seulement. Le condyle huméral répond, sur le condyle, sur la face antérieure de l’os, une gouttière condylo-trochléenne située entre le condyle et la trochlée, il s’agit d’une petite dépression où vient se loger, dans les mouvements de flexion de l’avant-bras sur le bras, le rebord antérieur de la cupule radiale. On peut appeler aussi cette dépression la fossette condylienne ou fossette radiale de l’humérus.
La portion interne, en rapport avec la grande cavité sigmoïde du cubitus revêt la forme d’une poulie et de ce fait, a reçu le nom de trochlée humérale. Interrompue seulement à sa partie supérieure, au niveau du point où la surface articulaire se soude au reste de l’os, la trochlée décrit environ les trois quarts ou les quatre cinquièmes d’un cercle. Elle nous présente du reste, comme toutes les poulies, deux bords et une gorge. – Des deux bords, l’interne descend beaucoup plus bas que l’externe. – la gorge, arrondie et mousse, très marquée dans toute son étendue, est orientée dans le sens antéro-postérieure. Toutefois, sa direction n’est pas exactement parallèle au plan médian. En effet, en examinant attentivement cette gorge, on constate qu’elle se dirige obliquement de bas en haut et de dedans en dehors. On constate aussi que cette obliquité est plus prononcée pour la partie postérieure de la gorge que pour la partie antérieure, de telle sorte que si nous prolongeons en haut ces deux parties, nous les voyons se diriger toutes les deux vers le bord externe de l’os et croiser ce bord, la première à la réunion de ses trois quarts supérieurs avec son quart inférieur, la seconde au niveau de son tiers moyen. Il résulte d’une pareille disposition que la gorge de la poulie humérale n’est pas développée suivant un même plan et, d’autre part, qu’elle décrit autour du diamètre transversal de l’os un trajet manifestement spiroïde. – Nous ajouterons en qui concerne la trochlée, que son versant externe diminue de moitié en passant de la face postérieure de l’os sur sa face antérieure. Comme conséquence, la gorge de la poulie, dans sa moitié antérieure, se trouve beaucoup plus rapprochée du bord externe que du bord interne. – La trochlée humérale est limitée, en arrière et en haut, par une excavation profonde, la cavité ou fossette olécranienne, où vient se loger, dans les mouvements d’extension de l’avant-bras sur le bras, l’extrémité libre de l’olécrâne. De même, en avant, elle est surmontée par une excavation analogue, mais beaucoup plus petite : c’est la cavité ou fossette coronoïdienne, destinée à recevoir l’apophyse coronoïde du cubitus dans les mouvements de l’avant-bras sur le bras. Les deux fossettes olécranienne et coronoïdienne sont séparées l’une de l’autre par une cloison osseuse fort mince, transparente, quelquefois remplacée à son centre par une lame fibreuse.
Le condyle de l’humérus est une éminence arrondie, lisse, qui regarde en bas et surtout en avant. Il s’articule avec la cupule du radius. Au-dessus de lui se trouve une dépression, la fossette radiale, destinée à recevoir le rebord antérieur de la cupule radiale dans les mouvements de flexion de l’avant-bras.
La trochlée et le condyle de l’humérus sont séparés l’un de l‘autre par une gouttière à direction verticale que nous désignerons sous le nom de gouttière condylo-trochléenne. Cette gouttière, qui est articulaire au même titre que la trochlée et le condyle, répond, sur le squelette monté, au rebord de la cupule du radius.

Saillies sus-articulaires ou apophyses latérales
La surface articulaire que nous venons de décrire est surmontée de chaque côté de l’extrémité inférieure de l’humérus, de deux saillies ou apophyses, spécialement développées en vue de servir à des insertions ligamenteuses et musculaires. – L’externe, celle qui est située au-dessus du condyle, a reçu par Chaussier le nom d’épicondyle (condyle externe de quelques auteurs). Elle est l’aboutissant du bord externe du corps de l’os et donne attache au ligament latéral externe de l’articulation du coude, ainsi qu’à six muscles de l’avant-bras, appelés pour cette raison muscles épicondyliens : ce sont le deuxième radial externe, le court supinateur, l’extenseur commun des doigts, l’extenseur propre du petit doigt, le cubital postérieur et l’anconé.
L’interne, située au-dessus et en dedans de la trochlée est appelée épitrochlée (condyle interne), beaucoup plus saillante que l’externe faisant un relief très facile à sentir à travers la peau. Aplatie d’avant en arrière et beaucoup plus saillante que l’épicondyle, l’épitrochlée se continue en haut avec le bord interne de l’humérus. Elle donne insertion au ligament latéral interne de l’articulation du coude et aux cinq muscles superficiels de la région antérieure de l’avant-bras, dits muscles épitrochléens : ce sont le rond pronateur, le grand palmaire, le petit palmaire, le cubital antérieur et le fléchisseur superficiel des doigts, auxquels vient se joindre, dans certains cas, un faisceau surnuméraire du fléchisseur profond. L’épitrochlée nous présente parfois, sur sa face postérieure, un tout petit sillon, à direction verticale, pour le passage du nerf cubital.
Aujourd’hui la dénomination a changé et ainsi on nomme ces condyles le condyle pour l’épitrochlée et l’épicondyle latéral pour l’épicondyle.

Humerus,extrémité distale, face postérieure (image de droite)
1. épitrochlée (épicondyle médial) ; 2. trochlée dont la joue descend plus bas ;
3. condyle huméral ; 4. épicondyle (épicondyle latéral) ; 5. fossette olécrânienne.
Humerus,extrémité distale, face antérieure (image de gauche)
1. épicondyle (épicondyle latéral) ;; 2. condyle huméral ;
3. trochlée dont la joue descend plus bas ; 4. épitrochlée (épicondyle médial) ;
5. fossette coronoïde.

Conformation intérieure de l'humérus

L’humérus est formé par du tissu spongieux à ses deux extrémités, par du tissu compact dans le reste de son étendue. Son canal médullaire, remarquable par ses directions longitudinales, occupe toute la hauteur du corps de l’os. Son diamètre transversal mesure, en moyenne, 8 millimètres dans le tiers inférieur, 10 millimètres dans le tiers moyen, 12 millimètres dans le tiers supérieur. Le canal s’élargit donc progressivement au fur et à mesure qu’il se rapproche de l’épiphyse supérieure. Par contre, l’étui cylindrique qui l’entoure et le circonscrit diminue peu à peu d’épaisseur, en allant de bas en haut. – A son extrémité supérieure, le canal médullaire de l’humérus est délimité par les premières travées osseuses du bloc spongieux, qui constitue l’épiphyse supérieure. Ces travées représentent des arcades qui, partant de la paroi du canal médullaire, se portent obliquement vers l’axe de l’os et s’y entrecroisent avec les travées similaires du côté opposé. De ces entrecroisements successifs résulte une série d’ogives superposées dont l’ouverture regarde en bas. – A l’extrémité inférieure du canal médullaire, nous rencontrons une disposition analogue, avec cette différence que les travées osseuses sont peu épaisses et que les ogives qu’elles forment ont leur ouverture dirigée en haut.

Connexions
L’humérus s’articule avec trois os :

  •   1° en haut avec l’omoplate,
  •   2° en bas, avec les deux os de l’avant-bras, le cubitus et le radius.

 

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