Hongrie (De la musique en)

De la musique en Hongrie

La musique jeta peu d’éclat en Hongrie jusqu’au temps de Mathias Corvin, fils du fameux Corvin ; il rendit les Hongrois rivaux des autres nations dans les sciences et dans les arts, qu’il cultivait lui-même avec succès. Le nonce du pape qui vint à Bade, en 1483, pour rétablir la paix entre l’empereur Frédéric et Corvin, combla d’éloges les chanteurs de la chapelle hongroise, dans une lettre adressée au souverain pontife. Sous les rois Ladislas VI et Louis II, la musique, quoique cultivée avec soin, l’était avec moins d’éclat. On diminua le nombre des artistes de la chapelle de la cour. Comme tous les autres peuples, les Hongrois n’avaient d’abord qu’un chant sans mesure et sans mode déterminé, sur une poésie sans harmonie. Du reste, tandis que toutes les autre nations, notamment celles du Nord, aimaient les sons vifs et aigus, les Hongrois, au contraire, aimaient les sons moyens et les mouvements lents. Le chant régulier fut plus tard importé en Hongrie avec la religion chrétienne et les belles-lettres. Aujourd’hui les Hongrois dansent beaucoup : la danse est leur passion ; aussi la musique nationale est-elle, pour ainsi dire, une musique de danse. Elle a ordinairement un caractère mélancolique, mais souvent aussi elle est bruyante et semble exciter à la guerre. Les Hongrois se plaisent aux modes mineurs ; et si une danse commence en mineur, elle tombe bientôt en majeur : ils aiment aussi beaucoup les triolets. Les Slaves, qui habitent une grande partie du pays, et les Valaques en Transylvanie, aiment beaucoup la cornemuse. Les Grecs qui sont en Hongrie aiment aussi la danse nationale ; mais ils en ont une qui leur est propre. Les nouveaux Grecs dansent en cercle avec les genoux repliés, et les paysans valaques sautillent en rond avec leurs bâtons : c’est comme une danse d’ours. En Hongrie, les chansons nationales sont pour la plu- part plaintives et passionnées ; cependant il y en a beaucoup de celles du bas peuple qui sont grossières, féroces et obscènes. Tout ce qui vient d’être dit n’est applicable qu’au bas peuple, car la musique est cultivée par la bourgeoisie et la noblesse avec autant de zèle que dans les principales villes d’Allemagne, d’Italie et de France.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


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