Hitchcock, ce n’est pas que du cinéma

Lorsque Hitchcock permet l'évaluation de l'état végétatif des patients

Les films d’Hitchcock ne laissent pas indifférents les spectateurs : suspens, effroi, émotions sont au rendez-vous. De là à faire des films de Hitchcock un test pour évaluer l’état végétatif d’une personne après une période de coma, il fallait y penser.

HitchcockEvaluer l’état végétatif après un coma en visionnant un film d’Hitchcock
Des chercheurs canadiens ont eu l’idée de comparer l’impact de la présentation d’un film d’Hitchcock sur des sujets en état végétatif et des sujets en bonne santé.
Cette idée originale "hitchcockienne" leur était venue en interrogeant le père de Jeff Tremblay, l’un des patients âgé désormais de 34 ans. Depuis le réveil de son fils après une période de coma, le père l’amenait tous les mercredis au cinéma où était présenté un film d’Hitchcock, malgré l’état végétatif dans lequel il se trouvait depuis plus de 15 ans.
Jeff Tremblay avait reçu un coup très violent sur le thorax suite à une agression, il avait eu un court arrêt cardiaque suivi d’un coma de trois semaines. Le réveil avait été suivi d’un état végétatif. Jeff Tremblay n’avait pas de réaction particulière depuis lors. Il ne répondait à aucun stimulus psychique ou physique. La seconde patiente dans un état végétatif avait 20 ans.
L’expérience consistait à placer les sujets et patients dans un appareil IRM tandis que l’on diffusait un film d’Hitchcock (un épisode « Bang ! You’re Dead » de la série « Alfred Hitchcock Presents ») et ensuite à analyser les images d’IRM. Le film était condensé en 8 mm, le temps de l’examen IRM, le suspens dans les passages retenus était particulièrement intense. Un jeune enfant de 5 ans a dérobé un revolver à son oncle, le spectateur sait que celui-ci est chargé partiellement, mais l’enfant lui ne le sait pas. Il brandit l’arme et croit que c’est un jouet, il pointe le revolver sur sa mère. Le suspense est maximal. Dans cette phase, les spectateurs s’interrogent, font des hypothèses à chaque instant. En appuyant sur la détente, l’enfant crie « bang », le prochain coup sera-t-il fatal, combien reste-t-il de balles dans le revolver ?

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