Hippocrate

Un art de vivre et un médecin révolutionnaire

Un art de vivre

Dans son traité des airs, des eaux et des lieux, Hippocrate eut encore le mérite de se transformer en hygiéniste. Soucieux déjà d’environnement écologique avant la lettre, il a su rêver le premier d’une ville harmonieuse, d’une cité idéale construite à l’échelle humaine.
Sa philosophie atteint parfois au sublime dans sa brièveté et sa concision. Son premier aphorisme mériterait d’être gravé en lettre d’ors sur tous les frontons de nos universités, lesquelles dans leur rage d’innover, oublient trop souvent les leçons du passe. « La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, le jugement difficile ».

Un révolutionnaire

Rendons-lui donc grâce d’avoir sorti notre métier de plusieurs siècles d’obscurantisme.
Avant lui, la médecine était proche de la magie ; avec lui, elle devient une science d’observation. Avant lui, elle croyait d’abord au surnaturel ; avec lui, elle devient une science de la nature. Avant lui, comme l’a dit Coury, elle était sacerdotale, avec lui, elle devient tout simplement un sacerdoce !
Et l’histoire de la médecine mesure parfaitement sa puissance lorsqu’on s’aperçoit que pendant vingt siècles, Hippocrate ne sera pas dépassé. Après lui, la médecine se fige pour deux milles ans ou presque. Les médecins de nos rois de France n’auront rien ajouté à ses connaissances, ils auront même renoncé à bien des nuances de son enseignement clinique.
S’il a pu soutenir cette extraordinaire permanence, s’il a pu conserver cette incroyable durée, c’est bien parce qu’il a su s’élever au-dessus des aspects particuliers pour atteindre à l’universalité. Il reste un médecin de tous les temps et de tous les pays. Partout, il est assuré de l’immortalité.

F. Destaing et P. Mercet Les Cahier Médicaux tome 6 Numéro 1 5 septembre 1980

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