Hippocrate

La médecine hippocratique

Rompant avec la magie, elle introduit pour la première fois la méthode clinique, elle enseigne que l’expérience est souveraine et que l’observation est reine dans tous les chapitres ; mais sa valeur reste cependant très inégale.

En anatomie, les connaissances du maître sont sommaires. S’il décrit bien les 24 vertèbres et les différents os des membres, il conçoit le cœur comme un muscle très fort, les veines pleines de sang, mais les artères pleines d’air. EN physiopathologie, sa théorie des quatre humeurs fait sourire aujourd’hui. A l’évidence, le corps n’est pas composé, seulement de sang, de phlegme, de bile noire et de bile jaune.

En sémiologie, en revanche, certains symptômes sont décrits avec une rare précision. Le faciès hippocratique avec un nez effilé, des yeux enfoncés, des temps affaissées, des oreilles froides affirme un pronostic sombre. Le frottement pleural ressemble à un bruit de cuir neuf. La succusion hippocratique entendue dans la poitrine en secouant le malade évoque un hydropneumothorax. « Les ongles recourbés » et « les doigts brûlants surtout à leur extrémité » évoquent une collection purulente prolongée, un empyème. C’est la première description… des doigts hippocratique.

En médecine, le maître de Cos va enseigner à toutes les générations pour 25 siècles l’art du cas clinique et la valeur d’une observation bien faite. La pneumonie, la phtisie, l’épilepsie sont magistralement décrites. Mais c’est dans les maladies infectieuses que l’on trouve les plus belles présentations, le tétanos où les mâchoires deviennent comme du bois ; les oreillons avec des inflammations douloureuses et fébriles aux testicules ; la méningite où le cou est absolument raide tandis qu’on ne peut fléchir l’échine ; la typhoïde avec son tuphos caractéristique qui empêche le malade de répondre aux questions qu’on lui pose. La fièvre des marais ancêtre de notre paludisme, est observée avec un sens clinique profond, vingt-deux siècles avant la découverte du thermomètre et de l’hématozoaire. Cette fièvre avec intercessions est tantôt tierce et tantôt quarte, en tout cas bien différente des fièvres continues, sans intercessions.

En psychiatrie, Hippocrate fait merveille. Il guérit spectaculairement le mal d’amour caché du roi Perdicas pour la belle Philia, et décrira l’hystérie en proposant un traitement simple, le mariage ; Le reste de la thérapeutique médicale n’est pas à la hauteur. Il introduit dans la pharmacopée les ventouses, la saignée, les lavements et les purgatifs qui vont hélas triompher jusqu’aux médecins de Molière.

En chirurgie, par contre, l’observation retrouve sa précision. La luxation de l’épaule avec son coude éloigné de la poitrine est réduite par la main, avec l’épaule ou avec le talon. Les fractures qui ne nécessitent pas de longues études sont traitées par des attelles, des gouttières et même une extension continue. Les plaies de la tête peuvent nécessiter une trépanation qui est minutieusement codifiée.

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