Gymnaste

Les Gymnastes sont des acrobates d’une extrême habileté qui, à l’aide d’échelles, de trapèzes, de cordes suspendues, exécutent, dans des cirques ou dans des théâtres ad hoc, des exercices d’une hardiesse surprenante. A une audace inouïe, au mépris le plus complet du danger, à une force herculéenne, ils joignent généralement une aisance, une souplesse et une grâce merveilleuse, qui éloigne précisément de l’esprit du spectateur toute pensée du péril qu’ils peuvent courir. On a vu même des femmes se livrer à des tels exercices, et y déployer une habileté et un sang-froid incomparables.
Au reste, s’il faut en croire les gymnastes eux-mêmes, leur confiance et leur assurance sont telles que le danger pour eux serait plus apparent que réel ; voici ce qu’on lit à ce sujet dans les Mémoires des frères Hanlon Lees, ces clowns fameux qui pendent deux années ont fait courir tout Paris : « On se fait généralement une fausse idée des dangers que les gymnastes ont à redouter. On n’est pas toujours disposé à « travailler » avec le même entrain. Une fausse digestion, de mauvaises nouvelles, des ennuis intimes, des idées noires vous troublent malgré vous. Ces dispositions fâcheuses se manifestent quelquefois par une bizarre transsudation des mains, qui deviennent humides et moites, quelque soin qu’on prenne de les essuyer. Il en résulte pour l’artiste de vagues appréhensions. Point de danger réel pourtant. Dès qu’il entre en scène, il n’y songe plus. L’aspect du public produit en lui une surexcitation nerveuse qui dissipe ses faiblesses. Il n’est pas de vertiges pour un gymnaste exercé, et encore moins d’éblouissements, à moins d’écarts de régime qu’il ne faut pas prévoir, car ils équivalent à un suicide. Il n’y a point de raison sérieuse pour qu’il manque un exercice qu’il a étudié et pratiqué. De là son indifférence devant des éventualités de chute tout à fait improbables. Son courage, son audace sont une conséquence naturelle de la confiance qu’il a dans ses forces et dans les camarades qui lui sont associés. » Mais, pour acquérir cette sûreté, un travail de chaque jour, sans cesse répété, est d’une nécessité absolue : « Cela est le grand point, le point capital ; c’est pour arriver à cette confiance que nous nous réunissons tous les jours, et que nous répétons le matin ce que nous devons exécuter le soir. Un accord parfait ente nous est indispensable. Nous convenons ou des effets nouveaux à y ajouter. Ce travail est tellement nécessaire qu’on n’y saurait manquer impunément.
Les gymnastes prennent parfois aujourd’hui le nom de gymnasiarques.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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