Gui Arétin

Musicien né à Arezzo

Musicien, natif d’Arezzo, ville de l’Italie, florissait vers l’an 102. Il entra dans l’ordre de S. Benoit, au monastère de Pomposie près de Ravenne, et on assure qu’il en devient abbé. Cet homme ingénieux trouva les six notes de la musique, Ut, Re, Mi, Fa, Sol, La, en chantant l’hymne de S. Jean, de cette manière :
Ut  queant laxis
Re sonare fibris
Mi ra gestorum
Fa muli tuorum
Sol ve polluti
La bii reatum

Les grecs avaient employé des lettres de leur alphabet pour noter leur musique. Les latins, à leur exemple, employèrent aussi les lettres de l’alphabet. Il paraît que Boëce établit l’usage de quinze lettres seulement ; mais le pape S. Grégoire, considérant que les rapports des sons les mêmes dans chaque octave, réduisit encore ces quinze notes aux premières lettres de l’alphabet, que l’on répétait en diverses formes, d’une octave à l’autre. Arétin en fit que substituer à ces lettres les syllabes Ut, Re, Mi, Fa, Sol, La, qui ont prévalu aujourd’hui, et dont on se sert dans toute l’Europe, excepté en Allemagne, pour solfier, ou pour ce que l’on appelle la gamme.
Arétin introduisit aussi l’usage des portées, c’est-à-dire les lignes de musique, au nombre de cinq, que quelques auteurs cependant disent avoir été au nombre de quatre et que quelques autre font monter jusqu’à huit. Sur ces lignes, ou entre chacune d’elles, à la tête desquelles une lettre servait de clef, il marqua les notes en forme de points, désignant par leur position l’élévation ou l’abaissement de la voix. Toutefois, Kircher prétend que cette invention est antérieure à Atéin, et en effet on ne voit pas, dans les écrits de ce moine, qui se l’attribue. Enfin cet homme, né pour la musique, inventa différents instruments appelés polyplectra, tels que le clavecin, l’épinette, la vielle, etc.

Toutes ces inventions lui suscitèrement des envieux. Il fut obligé de sortir de son monastère et se rendit à Rome, sous le pape Jean XIX, qui le reçut très favorablement, et qui admira sa gamme comme une merveille. Elle dut le paraître, en effet, dans le siècle où il vivait, puisqu’elle apprenait dans un an à un enfant, ce qu’un homme d’un âge avancé pouvait à peine apprendre dans dix et dans vingt. Arétin revint dans son monastère de Pomposie, où vraisemblablement il mourut. Il laissa deux livres sur la musique.

Dictionnaire des artistes ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs. Ouvrage rédigé par M. l'Abbé de Fontenai. 1776


 

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