Gospel song

"Chant d’évangile"
Cette dénomination fit son apparition à la fin des années 30 pour désigner une forme de chant religieux des Noirs des États-Unis, qui se développait aussi bien dans les églises qu’auprès d’un public profane.
L’origine du genre remonte aux tout premiers temps de l’esclavage, lorsque les missionnaires protestants et catholiques enseignèrent à leurs fidèles de couleur des Hymnes wesléyens et méthodistes qui, subissant des transformations rythmiques et harmoniques, constituèrent le répertoire des negro spirituals. Après la guerre de Sécession se formèrent des troupes de chanteurs - la première étant celle de l’université de Fisk : les Jubiles Singers (1870) - dont le nombre devait s’accroître au XXème siècle, en raison dela multiplication des sectes et, aussi, du goût de plus en plus marqué du public pour cet art.
On peut distinguer deux tendances extrêmes de l’art vocal religieux noir. La première, représentée par Marian Anderson, tend à interpréter à la manière européenne (bel canto) les thèmes de negro spirituals ; la seconde, représentée plutôt par des choeurs (de 4 à 7 chanteurs), tend à exalter de vertus rythmiques et expressives proches du jazz. On découvre dans cette seconde manière, issue de la tradition des holy rollers (transes sacrées) ; la recherche du paroxysme, voire de l’hystérie, par des effets de répétition mélodique - répétition qui est à la base même de la construction des thèmes, où le prédicateur fait reprendre, verset par verset, le texte à ses choristes - et d’incantation rythmique et harmonique. Fortement accentué sur le contretemps, marqué par des claquements de mains et la percussion du tambourin, les oeuvres du gospel, à l’instar du blues, évoluent dans l’indécision des modes, majeur et mineur, et l’incertitude des 3ème et 7ème degrés de la gamme. L’accompagnement instrumental est fourni par un piano ou, plus souvent, un orgue, quelquefois une guitare.
L’art du gospel, qui fut l’une des premières manifestations nègres connues et appréciées du public blanc, est aujourd’hui illustré par des compagnies fort différentes, allant de la congrégation d’Église, avec participation active des fidèles, où la transe est inévitable avec son cortège d’évanouissements, voire de guérisons miraculeuses jusqu’au groupe policé et presque sophistiqué qui se produit dans les cabarets et les music-halls. Si la plus grande interprète de gospel songs est Mahalia Jackson, il faut aussi citer : Sister Rosetta Tharpe, Marion Williams, Mary Knight, Clara Ward, Evelyn Freeman, Bessie Griffin, et pour les hommes, Paul Robeson (tendance européenne), Alex Bradford, les révérends Kelsey, Campbell, Banks, Hines, Ballinger…
Parmi les groupes, les plus connus en Europe sont : les Fives Blind Boys, les Dixies Hummingbirds, le Golden Gate Quartet, les Jordanaires, le Fisk Jubilee Choir, les Spirits of Memphis, les Harmonizing Four, les Staple Singers, les Jubilée Four…
Outre quelques thèmes, tel le fameux When the saints go marchin’in, les jazzmen ont souvent emprunté au gospel song (notamment à la fin des années 50, au moment de la vogue des styles "funky", "soul", et "churchy") un grand nombre de formules rythmiques, harmoniques et mélodiques. Par ailleurs, l’art des vocalistes du gospel a eu une profonde influence sur les oeuvres de chanteurs populaires, en particulier Ray Charles, et la presque totalité des artistes de rock and roll à partir de 1955.


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