Fragment

Ainsi se nommait anciennement un drame lyrique dont chaque acte offrait une action séparée.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

Voici la définition très exacte de ce mot, dans ses rapports avec le théâtre, telle que la donnait un écrivain du siècle dernier : « On appelle ainsi à l’Opéra de Paris le choix de trois ou quatre actes de ballets qu’on tire de divers opéras, et qu’on rassemble, quoiqu’ils n’aient aucun rapport entre eux, pour être représentés successivement le même jour, et remplir avec leurs entractes la durée d’un spectacle ordinaire. » Cet usage barbare et anti-artistique, encouragé par le public, se prolongea pendant plus de soixante ans. On eut, en 1792, les fragments de Lully, ajustés par Campra ; en 1704, Télémaque, « Fragments des modernes, » arrangés par le même ; en 1711, de Nouveaux Fragments de Lully ; en 1729, de Nouveaux Fragments de Lully ; puis encore des Fragments de différentes auteurs en 1731, 1748, 1750, 1751, 1759, 1767, et d’autres que j’oublie. Cependant, à partir de cette dernière époque, l’usage commença à tomber en désuétude, et l’on n’entendit bientôt plus parle de fragments.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885


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