Finale

Les airs, les duos ouvrent bien un opéra, et figurent ensuite avec avantage dans les premières scènes de chaque acte. Mais lorsque les récits de l’exposition ont tout expliqué, et que l’intrigue, marchant avec rapidité, tend à s’embrouiller ; lorsque le nœud de la pièce va se former ou se dénouer, et que tous les ressorts mis en jeu pour y parvenir amènent des incidents qui changent les situations, et font refluer vers la fin de l’acte les grands tableaux, les effets produits par l’expression du contentement, de l’ivresse, de la tristesse, de la fureur, du tumulte et du désordre ; lorsque le moindre récit frappe tellement les personnages dont l’agitation est au comble, qu’ils ne peuvent l’entendre sans manifester soudain leurs sentiments ; lorsque l’action et les passions occupent tour à tour la scène, et à des intervalles si rapprochés qu’on ne saurait passer subitement du chant au récitatif ou au dialogue parlé, pour revenir ensuite à la mélodie, le compositeur traite toute cette fin d’acte en chant proprement dit, lie les scènes les unes aux autres, et fait une suite non interrompue d’airs, de duos, de trios, de quatuors, de quintettes, de sextuors de chœurs même, en observant d’écrire en chant vocal tout ce qui exprime les passions, réservant la déclamation mesurée qui s’unit aux traits d’orchestre et le récitatif pour le dialogue en action et pour les récits. Ce morceau de musique, le plus long que la scène lyrique puisse nous offrir, s’appelle finale. C’est Logroscino, compositeur, qui florissait du temps de Pergolèse, qui en fut l’inventeur. Paisiello est le premier qui l’ait introduit dans l’opéra sérieux.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

Le finale est un morceau de musique très développée, à plusieurs voix, avec chœurs, qui marque le point culminant de l’action dramatique, qui embrasse parfois plusieurs scènes, et qui termine certains actes d’opéra. Le finale du premier acte de la Somnambule, celui du second acte du Barbier de Séville, celui du second acte de Lucie de Lamermoor, celui du troisième acte de l’Africaine, celui du second acte de la Dame blanche, sont des modèles chacun en leur genre.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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