Fémur. Anatomie artistique. Leçon 41

1° La tête du fémur
La tête du fémur est une saillie lisse, régulièrement arrondie, sphénoïde, représentant environ les deux tiers d’une sphère de 20 à 25 millimètres de rayon. Elle regarde en haut, en dedans et un peu en avant. Elle est circonscrite par une ligne sinueuse composée de plusieurs courbes ; celles-ci sont en général au nombre de deux, l’une supérieure, l’autre inférieure. Ces deux lignes ont leur concavité dirigée en dehors et se rejoignent en avant et en arrière suivant un angle ouvert en dedans. Il en résulte que la surface articulaire s’étend plus loin, vers le col, en avant et en arrière qu’en haut et en bas.
La tête du fémur est creusée, un peu au-dessous et en arrière de son centre, d’une dépression ; c’est la fossette du ligament rond. Cette fossette est rugueuse et perforée de plusieurs trous vasculaires en avant où elle donne attache au ligament rond. Elle est lisse dans sa partie postérieure qui est seulement en contact avec ce ligament.

2° Grand trochanter
Le grand trochanter est une saillie quadrilatère, aplatie de dehors en dedans, située dans le prolongement du corps de l’os, en dehors du col. Cette éminence dont le volume est considérable et qui fait sous la peau une saillie prononcée, est destiné tout entière à des insertions musculaires.

On lui considère deux faces et quatre bords.
Des deux faces, l’une regarde en dehors, l’autre en dedans.

• La face externe du grand trochanter, convexe, est parcourue du haut en bas et d’arrière en avant par une empreinte saillante, rugueuse, en forme de virgule à grosse extrémité supérieure, appelée crête ou empreinte d’insertion du moyen fessier. Au-dessus de cette crête se trouve une petite surface plane, qu’occupe à l’état frais une bourse séreuse, destinée à favoriser le glissement du tendon du moyen fessier. Au-dessous d’elle s’étale une autre surface, beaucoup plus grande, répondant à la bourse séreuse du grand fessier.
• La face interne est unie dans presque toute son étendue au col du fémur, se confond presque en totalité avec l’extrémité externe du col ; elle est libre seulement en haut et en arrière où elle est creusée d’une dépression profonde, dite fossette digitale (cavité digitale du grand trochanter). Dans le fond de la fossette digitale s’attache le muscle obturateur externe. Immédiatement au-dessus et en avant d’elle se trouve l’empreinte d’insertion de l’obturateur interne et de deux jumeaux.

Les quatre bords du grand trochanter se distinguent en inférieur, antérieur, supérieur, et postérieur.

• Le bord inférieur se continue avec le corps de l’os ; il est marqué sur la face externe par une crête rugueuse à peu près horizontale, peu saillante, appelée crête du vaste externe.
• Le bord supérieur presque horizontal présente vers sa partie moyenne la surface d’insertion elliptique et légèrement déprimée du muscle pyramidal.
• Le bord antérieur, appelé également face antérieure, est large, très épais et rugueux, de forme rectangulaire ; il donne attache au petit fessier. On remarque à son angle supéro-interne une petite saillie arrondie appelée tubercule prétrochantérien.
• Le bord postérieur, nettement marqué en haut, est saillant, large et arrondi et se continue avec la crête intertrochantérienne postérieure.

3° Petit trochanter
Le petit trochanter est une apophyse conique, située à l’union du col avec la face interne du corps. Il donne attache au muscle psoas-iliaque. De la base du petit trochanter partent, en forme de rayon, trois lignes divergentes.

Lignes intertrochantériennes

•   Le grand et le petit trochanter sont réunis sur les faces antérieure et postérieure de l’os par deux crêtes rugueuses, les lignes intertrochantériennes antérieure et postérieure.
•   La ligne intertrochantérienne antérieure s’étend du tubercule prétrochantérien vers le petit trochanter dont elle reste séparée par une dépression peu profonde, dite fossette prétrochantérienne ; elle se continue plus bas avec la ligne de trifurcation interne de la ligne âpre.
•   La ligne intertrochantérienne postérieure est plus saillante et plus large que la précédente ; elle fait suite au bord postérieur du grand trochanter et s’unit en bas au petit trochanter.

Col du fémur

Le col du fémur (nommé parfois col anatomique) s’étend de la tête du fémur aux trochanters et aux lignes intertrochantériennes. Il est obliquement dirigé de haut en bas et de dedans en dehors ; son grand axe forme avec celui du corps du fémur un angle d’environ 130°. Le col du fémur a la forme d’un cylindre aplati d’avant en arrière, rétréci en dedans, élargi en dehors.

On peut donc lui considérer deux faces, l’une antérieure, l’autre postérieure, deux bords et deux extrémités.

• La face antérieure est à peu près plane ; elle regarde en avant et très légèrement en bas. Elle répond dans toute son étendue au ligament capsulaire de l’articulation de la hanche. Cette face présente très souvent à sa partie supéro-interne, à la jonction des deux lignes courbes qui limitent la surface articulaire, une surface rugueuse, en relief sur la face antérieure du col et bordée le plus souvent en dehors par une crête. Cette surface, décrite pour la première fois par Bertaux, appelée par Poirier empreinte iliaque, paraît résulter de la pression exercée en ce point, dans la position assise, par le bourrelet cotyloïdien de l’articulation.
• La face postérieure du col est convexe de haut en bas, concave au contraire transversalement ; elle a une orientation inverse de celle de la face antérieure et regarde en arrière et très légèrement en haut. Elle n’est recouverte par la capsule articulaire que dans ses deux tiers internes.

Des deux bords l’un est supérieur, l’autre est inférieur.

•   La bord supérieur, légèrement concave, s’étend à peu près horizontalement de la tête au grand trochanter.
•   Le bord inférieur est également concave transversalement, mais il est plus long que le précédent et se porte obliquement de haut en bas et de dedans en dehors.

Les deux extrémités du col se distinguent en interne et externe.

•   L’extrémité interne répond au pourtour de la tête fémorale. S’élargit pour supporter la tête ; son pourtour est criblé de gros orifices vasculaires, très nombreux surtout à la partie supérieure.
•   L’extrémité externe s’unit aux trochanters et aux lignes intertrochantériennes. Beaucoup plus volumineuse, elle se confond en partie avec la masse des trochanters, en partie avec le corps de l’os. Son pourtour est limité :
  •   1° en haut, par le bord supérieur du grand trochanter et par la face interne de cette saillie osseuse ;
  •   2° en avant, par une ligne rugueuse, la ligne oblique du fémur (ligne intertrochantérienne antérieure de quelques auteurs), qui partant de l’angle supérieur et antérieur du grand trochanter, se porte obliquement en bas et en dedans vers le petit trochanter et vient se confondre, en avant et au-dessous de cette dernière saillie osseuse, avec la branche interne de la ligne âpre ; c’est par cette ligne rugueuse que se fixe la partie antérieure de la capsule articulaire de la hanche ;
  •   3° en arrière par une crête saillante, la crête intertrochantérienne postérieure, qui, comme son nom l’indique, réunit l’un à l’autre les deux trochanters et qui donne insertion par sa partie moyenne aux faisceaux les plus élevés du muscle crural. En bas, le col n’a que des limites fictives ; il se confond, en effet, sans ligne de démarcation aucune, avec la face interne du corps de l’os.