Fard

Cosmétique au théâtre

Fard rouge, blanc
De l’italien farda

Composition cosmétique qui imite les couleurs naturelles de la peau. Dans la tragédie, il faut mettre peu de rouge. En général, les actrices en mettent trop, et jusque sur les oreilles ; cela dénature le caractère de la figure, mais plus encore dans l’acteur ; ensuite elles le placent mal ; il n’est pas ce qu’on appelle suffisamment fondu, et lorsqu’il faut rentrer en scène, le visage pâle, le rouge se voit encore souvent à l’extrémité des joues. Les acteurs, forcés par la situation de paraître pâles en scène, mettent aussi généralement trop de blanc, ce qui détruit entièrement l’illusion. La terreur, la suffocation de la rage, les éclats de la colère, les cris de désespoir, peuvent-ils s’accorder avec un visage plâtré ? Il y a aujourd’hui un très grand nombre d’espèces de rouge, mais pas une seule dans laquelle il n’existe quelque préparation de plomb, et surtout du minium ou du vermillon. Le moindre des inconvénients de ces drogues, est de crisper et de dessécher la peau ; de la rendre dure et rude comme une brosse. On a beau les mêler avec des pommades pour les adoucir. Si l’on en fait un fréquent usage, on s’expose à avoir l’haleine désagréable, et bientôt après des maladies graves, surtout de poitrine. Le seul rouge qui ait le moins d’inconvénients possibles, est une forte infusion de santal rouge  et d’orcanète dans l’eau de roses. Il faut enlever de suite, en sortant de scène, le rouge, d’abord avec de la pommade de concombres, se laver et s’éponger avec du petit lait clarifié, une légère décoction de mouron, de guimauve ou de grande joubarbe. Le fard blanc n’a pas moins d’inconvénients que le rouge ; il y entre toujours plus ou moins de céruse ou de blanc d’Espagne, qui est une préparation de plomb ou de magistère d’étain ou bismut, connu sous le nom d’étain de glace ; cette préparation mercurielle est plus dangereuse encore que le plomb, en ce qu’elle attaque plus facilement excite la salivation. Tous les ingrédients qu’on y ajoute d’ailleurs, ne peuvent que donner plus d’activité au mercure.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866


 

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