Exclamation

Exclamation au théâtre

Du latin exclamatio

Cri d’admiration ou de douleur. Dans le débit, l’exclamation doit être toujours séparée par un temps plus ou moins long des mots qui la suivent. Mademoiselle Duschenay et mademoiselle Rachel, dans le rôle d’Hermione (dans Andromaque), détachaient le ah ! dans le sens suivant :

Ah ! – fallait-il en croire une amante insensée ?
La routine grammaticale commande le contraire ; mais ah ! étant seule une proposition tout entière et détachée, la manière de ces célèbres comédiennes est dans la nature. Et d’ailleurs, le mot point d’exclamation indique nécessairement un repos ; si le bon sens de l’artiste ne le concevait pas et si Racine eût voulu qu’on ne s’arrêtât pas sur l’exclamation, il aurait écrit :

Ah ! fallait-il en croire …

Dans l’exclamation le cœur est censé alors tellement pénétré du sentiment qui l’affecte, qui ne pouvant suffire à la peinture des mouvements qui l’entraînent, ni trouver des expressions convenables à sa situation, il éclate en transports et en interruptions.

Un exemple plus naturel que celui cité plus haut, et qui est aussi plus frappant, est celui-ci : dans le monde si par hasard quelqu’un vous marche sur le pied et vous fait éprouver une grande douleur, vous dites ah ! d’abord ; ensuite : que vous m’avez fait mal ! mais non pas : Ah que vous m’avez fait mal.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866


 

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