Ecossais de Chatou (L’)

Opérette en un acte, paroles de MM. Ad. J’aime et Ph. Gille, musique de M. Léo Delibes, représentée au théâtre des Bouffes-Parisiens le 16 janvier 1869. Cet Ecossais est un bourgeois ridicule, nommé Ducornet, qui, à force d’avoir vu jouer la Dame blanche et entendu chanteur la phrase célèbre :

Chez les montagnards écossais,
L’hospitalité se donne
Et ne se vend jamais,
Non, jamais, jamais, jamais,

Veut imiter le fermier Dickson. Il fait bâtir à Chatou un chalet hospitalier, et annoncer dans les journaux que tous les étrangers y seront hébergés gratuitement. Malgré des offres si séduisantes, personne ne se présente. Ducornet n’y comprend rien. Il vient frapper lui-même à la porte de sa maison. Il découvre alors que ses valets imaginent toutes sortes de tours pour éloigner les étrangers et couler des jours heureux, dans un doux farniente. Il met à la porte maître Lepie et Mlle Palmyre, qui rentrent dans le chalet sous des costumes écossais. Un amoureux de Palmyre s’introduit aussi sous le déguisement d’un malade d’hôpital. Tout se termine par une scottisch dansée par tous les acteurs. Cette farce a servi de prétexte à une musique animée, ingénieuse, un peu bruyante parfois, presque toujours sautillante et dansante. Je mentionnerai de préférence la romance de Palmyre : Ah ! reste auprès de moi, la ronde : Dans les Tuileries. Quant à la scène finale, elle ressemble à celle de toutes les opérettes représentées en France, depuis Orphée aux enfers, où les acteurs achèvent, dans une sarabande aussi laide à voir qu’insensée, de faire perdre à l’art lyrique toute dignité, toute grâce, et toute décence.
Le public ne pouvait manquer de se complaire à ces exhibitions plastiques et les directeurs ont compté sur ce ragoût pour enlever le succès des plus mauvaises pièces. Quand comprendra-t-on qu’en matière d’art, comme en tout autre, le public des théâtres secondaires est et sera toujours un éternel enfant, dont il faut diriger et régler le goût et les appétits, au lieu de s’en montrer les dociles courtisans et de le suivre jusqu’au dernier terme où l’entraînent ses instincts naturellement grossiers ? La pièce de l’Ecossais de Chatou a été jouée par Désiré Bonnet, Hamburger et Mlle Fonti.


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