Ducasse

Si les villes flamandes de la Belgique et de la Hollande ont leurs kermesses, les villes flamandes de la France ont leurs ducasses, qui, pour être d’un genre tout différent, n’en sont pas moins un fruit du terroir et revêtent un caractère national pour la contrée. Dans nos Flandres, il n’est pas de commune, petite ou grande, qui n’ait sa ducasse, et quelques-unes en ont deux, la grande et la petite ducasse. L’origine de ces fêtes patronales, qui durent souvent quatre ou cinq jours, presque jamais moins de trois, se perd dans la nuit des temps, et depuis le douzième siècle elles excitent un tel empressement de la part des populations que sous la domination espagnole divers souverains, entre autres Charles-Quint et Philippe IV, ont essayé de modérer cet empressement par des ordonnances sévères, sans y pouvoir réussir. Dans les villages et les petites communes la ducasse n’offre guère de caractère particulier, et ressemble aux fêtes patronales des autres communes de France. Mais c’est dans les villes qu’elle acquiert toute son originalité, c’est à Lille, à Douai, à Valenciennes, à Cambrai, qu’on peut la voir dans toute sa splendeur, avec ses fêtes imposantes, ses riches cavalcades, ses cortèges somptueux, ses chars allégoriques et emblématiques, ses courses, ses carrousels…Chacune a son caractère propre, soit historique, soit fantaisiste, soit burlesque ; à Douai, c’est la procession singulière du fameux géant Gayant et de sa famille ; à Condé, c’est une promenade comique de fantoches de toutes sortes ; à Cambrai, c’est une marche de chars de tout genre et de toute beauté ; à Lille, c’est la procession de Notre-Dame de la Treille ; à Valenciennes, c’est la fameuse fête des Incas, où un cortège de mille à douze cents hommes, revêtus de costumes de velours, de brocart, de draps d’or, quelques-uns montés sur des chevaux richement caparaçonnés, excite l’admiration générale et produit un effet véritablement superbe. Il est à remarquer que ces fêtes ont toutes un caractère profane, et que depuis la Révolution l’élément religieux en a été complètement éliminé. Elles n’en ont pas moins conservé toute leur saveur, toute leur originalité, et l’on peut bien dire que nulle part on ne voir l’équivalent des ducasses
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


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