Double (Jouer au)

Au dix-septième siècle, quand une pièce obtenait un grand succès, les comédiens, pour profiter de ce succès, la mettaient « au double », c’est-à-dire qu’ils doublaient le prix des places. Les Précieuses ridicules sont la première pièce de Molière qui ait été mise au double, ainsi que nous l’apprend un chroniqueur : « La troupe de Molière fit doubler, pour la première fois, à la seconde représentation de cette pièce, le prix ordinaire des places, qui n’était alors que de dix sols au parterre. » En 1675, l’Inconnu, comédie héroïque de Thomas Corneille et De Visé, fut mise au double pendant 33 représentations. En 1679, la Comédie sans titre, de Boursault (que nous connaissons aujourd’hui sous le titre du Mercure galant), fut jouée au double plus de quatre-vingt fois de suite, et la Devineresse, de Th. Corneille et De Visé, vit ses dix-huit premières représentations au double. Quelques années après, en 1685, l’Andronic de Campistron donna lieu à un fait qui n’a peut-être pas d’autre exemple, et que De Léris rapporte ainsi : « Cette tragédie, qui tira des larmes des plus insensibles, eut un succès si prodigieux que les comédiens, après avoir fait payer le double aux vingt premières représentations, l’ayant mise au simple, furent obligés par la multitude des spectateurs de la remettre au double de nouveau, principalement afin de se ménager de la place sur le théâtre pour les acteurs (On sait qu’à cette époque, les deux côtés de la scène étaient garnis de spectateurs). »
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


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