Don Pasquale

Opéra bouffe en trois actes de Gaetano Donizetti

Opéra bouffe en trois actes (cinq tableaux)
Livret du compositeur et de Giovanni Ruffini, d’après Ser Marc Antonio, d’Anelli (1810).
Musique de Gaetano Donizetti

Création
3 janvier 1843, à Paris (au Théâtre-Italien), avec Giulia Grisi dans le rôle de Norina.

Personnages

  •   Don Pasquale, vieux célibataire (basse bouffe)
  •   Le Docteur Malatesta, son ami (baryton-basse)
  •   Ernesto, neveu de Don Pasquale (ténor léger)
  •   Un notaire (basse, ou baryton)
  •   Chœur (parfois supprimé, moyennant des modifications scéniques)

Argument
L’action se passe à Rome, vers 1750 (elle est parfois située au début du XIXe siècle).
Premier acte : Don Pasquale, vieux barbon, prétend prendre femme afin que son neveu, Ernesto, n’hérite point de lui. Le docteur Malatesta feint d’entrer dans ses vues, et lui présente sa « sœur », qui n’est autre que Norina, jeune veuve dont Ernesto est amoureux : on dresse un plan de mariage fictif.
Deuxième acte. Le « mariage » a lieu : la cérémonie n’est pas plus tôt achevée que Norina devient une véritable mégère ; Don Pasquale est atterré.
Troisième acte. Norina s’adonne à tous les luxes. Don Pasquale découvre un billet dans lequel Ernesto donne rendez-vous à Norina ; les amoureux sont évidemment surpris, et Don Pasquale comprend tout : Norina n’était pas la sœur du docteur ; soulagé, il y renonce et consent au mariage du jeune couple.

Le compositeur
Donizetti (né à Bergame, 1797, mort en 1848) fut l’élève de Simon Mayr (auteur de soixante-dix opéras) et du père Mattei – le maître de Rossini -, à Bologne. Après ses premiers succès sur différentes scènes italiennes, il s’établit en 1827 à Naples, où il devint professeur et fit représenter en moyenne trois nouveaux opéras par an ! Il s’installa à Paris en 1838 ; les dernières années de sa vie furent assombries par des troubles mentaux qui nécessitèrent son internement en 1846.
Son incroyable rapidité de travail (certains ouvrages furent composés en quinze jours), sa débordante activité (Donizetti était souvent le metteur en scène de ses spectacles) n’ont pas permis au musicien d’édifier une œuvre homogène : le talent mélodique est souvent affaibli par la platitude de l’harmonie et de l’instrumentation. Soixante-quinze opéras constituent sa production lyrique – parmi lesquels Anna Bolena, L’Elisir d’amore (1832), Lucrezia Borgia (1833), Lucia di Lammermoor (1835), Roberto Devereux (1837), la Fille du régiment (1840), la Favorite (même année), Linda di Chamounix (1842), Don Pasquale (1843), Maria di Rohan (même année), Caterina Cornaro (1844). Donizetti écrivit également de la musique sacrée, vingt-huit cantates, quinze symphonies, de la musique de chambre…, œuvre prolifique qui,, sauf la douzaine d’opéras mentionnés ci-dessus (la plupart commentés), est totalement oubliée aujourd’hui.

L’œuvre
Don Pasquale appartient à la dernière époque créatrice de Donizetti – principalement française – et sera son ultime ouvrage écrit pour le public parisien. C’est un chef-d’œuvre de l’opéra bouffe, où éclatent le « naturel » (une sorte de spontanéité preque naïve), la jeunesse et la gaieté. Le sujet rappelle un peu celui du Barbier de Séville, et le personnage de Norina n’est pas sans évoquer celui de Serpina, dans la Servante maîtresse de Pergolèse ; R. Strauss lui-même reprendra ce personnage de coquette rusée dans sa Femme silencieuse…
L’ouvrage de Donizeti n’est donc pas isolé : il se situe dans une lignée glorieuse dont il respecte les conventions.
Sur le plan vocal, en effet les personnages se conforment à la tradition rossinienne, à l’exception peut-être du rôle de Norina dont la tessiture s’éloigne des grands intervalles que Rossini imposait à ses héroïnes. Musicalement, l’originalité de Don Pasquale s’affirme davantage : partition pétillante, où l’on retrouve l’alternance des épisodes purement comiques et des scènes de sentiment, et même de passion, très habilement entremêlés. Aux pages de pur bel canto succèdent donc les morceaux de virtuosité, qui confèrent à l’œuvre son entrain dramatique et, par instants, sa folle agitation : on mentionnera notamment l’ironique duo de Pasquale et Malatesta dès le début de l’ouvrage, l’étourdissant trio de Norina, de Malatesta et de Pasquale au deuxième acte, le duo de Norina et de Malatesta, qui unit le pathétique à la bouffonnerie, à la fin du troisième acte ; enfin, la sérénade exquise d’Ernesto, accompagnée par le cœur, exemple parfait de l’inspiration mélodique du compositeur :
Ce petit chef-d’œuvre qu’est Don Pasquale représente peut-être un aboutissement de l’opéra bouffe, réalisant une synthèse du genre qui, après lui, va péricliter…, en attendant le Falstaff de Verdi. Il a toujours connu les faveurs du public, et figure au répertoire permanent des théâtres lyriques en Italie ; mais il est, assez curieusement – et injustement -, délaissé en France.

Discographie
Trois enregistrements intégraux disponibles.

  •   A. Mariotti (Pasquale), M. Basiola (Malatesta), A. Maccianti (Norina), U. Beneli (Ernesto), Orchestre Mai musical florentin, dir. E. Gracis (2 disques, Deutsche Grammophon).
  •   D. Gramm (Pasquale), A. Titus (Malatesta), B. Sills (Norina), A. Kraus (Ernesto), Orchestre symphonique de Londres, dir. S. Caldwell (2 disques, Voix de son maître) : de technique plus récente, mais moins satisfaisant (malgré le merveilleux Ernesto d’A. Kraus) que la version précédente.
  •   Il existe aussi un enregistrement « live » présentant F. Corena en Pasquale, Orch. Metropolitan Opera, dir. T. Schippers (2 disques mono, Cetra).

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