Don César de Bazan

Don César de Bazan

Opéra-comique en trois actes et quatre tableaux, livret de MM. Donnery, Dumanoir et Chantepie, musique de M. J. Massenet ; représenté à l’Opéra-Comique le 30 novembre 1872.

Le sujet de cet opéra est emprunté à un drame en cinq actes et en prose, écrit par les mêmes auteurs et représenté au théâtre de la Porte-Saint-Martin en 1844. A une époque où le romantisme était encore en faveur, où Frédéric Lemaître était le Talma du boulevard, les personnages du drame de Victor Hugi, Ruy Blas, Maritana, Don César de Bazan devinrent assez facilement célèbres. Wallace, le compositeur irlandais, a même fait preuve d’un rare mérite dans son opéra de Maritana (voyez ce mot). Il me semble que c’était assez d’honneur pour cet hidalgo dépenaillé. D’ailleurs, le sujet n’est pas lyrique. L’œuvre littéraire, débarrassée de ses tirades et de ses récits descriptifs, n’offre que peu d’incidents dramatiques ; l’action est pauvre et les épisodes dépourvus de cette sensibilité qui est la principale source de l’inspiration chez le compositeur. La musique de cet ouvrage est plutôt symphonique que dramatique ; la partie vocale est sacrifiée à des effets harmoniques ou rythmiques qui lui ôtent souvent toute expression et tout caractère. Le coloris instrumental est la faculté maîtresse du compositeur. Les idées sont rares, l’inspiration dramatique peu naturelle. Tout ce que le sujet renfermait de motifs pittoresques, au point de vue littéraire, a été exploité par le musicien ; ce procédé est plus ingénieux qu’efficace dans un opéra. Beaucoup de nos compositeurs, égarés par l’enseignement qui leur a été donné et par les exemples de leurs maîtres, se sont fait une idée erronée de la musique dramatique. Ils y ont fait une part trop grande au genre descriptif. Ce qui est admirablement à sa place dans les symphonies de Beethoven et dans les Saisons d’Haydn est un hors-d’œuvre dans un opéra où l’action, la passion et la sensibilité doivent dominer. Cela me fait l’effet du concert qui précède le bal. Les jeunes danseuses n’écoutent pas et trépignent d’impatience. Elles sont dans leur droit. Motifs espagnols, fandangos, boléros, sévillanes, séguidilles, sont traités avec beaucoup de science et de talent. Mais à peine trouve-t-on dans cet ouvrage, en trois actes, quatre ou cinq mélodies qui captivent ; et encore il n’y en a aucune qui soit complète, qui ait un commencement, un milieu et une fin, tant l’auteur paraît avoir horreur de la cavatine, dont les jeunes musiciens s’éloignent comme d’une vipère. Qu’ils se rassurent ; elle ne leur fera jamais de mal. On a remarqué l’introduction, le premier entracte, une berceuse fort jolie ; Dors, ami, dors, et que les songes t’apportent leurs riants mensonges ; la scène de la mariée dans laquelle l’orgue et les effets de cloches produisent un effet charmant, et un trio assez dramatique. Cet opéra a été chanté par Bouhy, Lhérie, Neveu, Mme Galli-Marié et Mlle Priola.


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