Divertissement

Nom masculin
•    1. épisode introduit dans le plan d’une fugue et formé d’une suite d’imitations du sujet, du contre-sujet ou de thèmes accessoires.
•    2. Petit opéra de circonstance, avec ballet. L’Égloque de Versailles, de Lulli (1688), Le Triomphe de la République, de Gossec (1793), ont porté ce titre. Le même nom sert à désigner le ballet introduit dans un « grand opéra », dont souvent il suspend l’action.
 3*. Au XVIIIème siècle, composition instrumentale du genre de la sérénade et de la cassation, formée de petites pièces de divers mouvements, dont deux au moins étaient des menuets et qui s’exécutaient soit en plein air, soit comme « musique de table » pendant un repas princier. Mozart a écrit de 1775 à 1777 six Divertissement pour petit orchestre d’instruments à vent, destinés au service du prince-évêque de Salzbourg. Quelques maîtres modernes donnent le même titre à des compositions de style sérieux, mais de forme libre, destinées de préférence aux instruments à vent. Tels sont Chansons et danses, Divertissement pour instruments à vent, de d’Indy (1898), et Divertissement et piano, de Albert Roussel (1906).
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1936

 

  • C’est un terme générique dont on se sert pour désigner tous les petits poëmes mis en musique pour des fêtes particulières, et les danses mêlées de chant qu’on plaçait à la fin des opéras.
  • Morceau de musique d’un genre léger et facile, composé pour un ou plusieurs instruments. Le divertissement n’est quelquefois qu’une suite d’airs connus, ajustés les uns aux autres et mêlés de variations.
    Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

On appelle aussi divertissement les passages de la fugue d’école qui servent de transitions pour promener le sujet principal dans différents tons.

En France, il ne saurait y avoir d’opéra important sans qu’il contienne une partie dansée, et c’est cette partie chorégraphique qui constitue ce qu’on appelle le divertissement ; dans le langage usuel on lui donne assez souvent le nom de baller, mais l’expression est impropre et doit être réservée aux ouvrages purement dansés et mimés, aux ballets-pantomimes. Pour le compositeur, le divertissement est une partie importante d’une oeuvre lyrique, car il lui donne l’occasion de déployer toutes les ressources et la fécondité de son imagination. Au point de vue scénique, le divertissement, lorsqu’il est tiré des entrailles mêmes du sujet, peut donner lieu soit à des épisodes pleins d’intérêts et de nouveauté, comme la scène des Nonnes de Robert-le-Diable, soit à des hors-d’œuvre d’autant plus charmants qu’ils sont en situation, comme le divertissement des Patineurs du Prophète. Malheureusement, il n’en est pas toujours ainsi, et il arrive que le divertissement est plaqué de la façon la plus maladroite et la plus sotte. Mais les exigences d’une certaine catégorie d’habitués de l’Opéra sont formelles à cet égard, et l’on se rappelle que l’accueil aussi cruel qu’inepte qui fut naguère sur ce théâtre au Tannhäuser de M. Richard Wagner était en partie une vengeance exercée contre ce compositeur, qui s’était absolument refusé à introduire un divertissement dans son œuvre. Les habitués dont nous parlons ici, beaucoup moins sensibles aux charmes de la musique qu’à la vue des jupes d’une danseuse, ont pour habitude de ne prendre place dans leur stalle que quand commence le divertissement, pour s’enfuir rapidement dès qu’il est terminé. Autrefois, on donnait à ces épisodes le nom de fête.
Dans nos théâtres de drame et de féerie, le Châtelet, la Porte-Saint-Martin, la Gaîté, l’habitude des divertissements s’est aussi conservée. On les appelait aussi fêtes jadis, et le principal personnage de la pièce ne manquait jamais, au moment où les danseurs se présentaient, de s’écrier avec emphase : « Que la fête commence ! » La phrase est restée célèbre. Au dix-huitième siècle, la Comédie-Française et la Comédie-Italienne avaient pris l’habitude de terminer une grande partie de leurs petites pièces par un divertissement chanté et dansé, qui les finissait gaiement. Beaucoup de petites pièces par un divertissement chanté et dansé, qui les finissait gaiement. Beaucoup de petites comédies de Regnard, de Dancourt, de Legrand, se terminaient ainsi. Aujourd’hui, dans certains petits théâtres comme les Folies-Bergère, on donne le nom de divertissement à des petits ballets d’ensemble de courtes dimensions, qui réunissent un personnel assez nombreux.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885

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