Dissonance

Nom féminin (du latin dis, double, et sonare, sonner).
 
La dissonance consiste dans l’union de deux sons qui donnent à l’oreille l’impression de deux sons différents, par opposition à la consonance, dont les deux sont qui la composent se confondent si bien que l’oreille à l’impression d’un seul. Les intervalles de seconde et de septième sont dissonants. (V. Consonance).
Dictionnaire de musique, Paul Rougnon, 1935

On entend en général par ce mot un intervalle qui cause à l’oreille une sensation plus ou moins fâcheuse. Cependant la dissonance n’exclut pas complétement les sensations agréables. Ménagée avec goût, elle embellit la composition, et fait disparaître cette monotonie fatigante qui résulterait de la continuité d’accords consonnants. Aux intervalles dissonants appartiennent :

  • 1° la quarte naturelle, si elle est un retard de la tierce ;
  •   2° la quinte diminuée avec son renversement, la quarte augmentée ;
  •   3° la quinte augmentée ; et la quarte diminuée ;
  •   4° la sixte augmentée ;
  •   5° toutes les secondes et les septièmes ;
  •   6° toutes les neuvièmes ;
  •   7° la onzième et la treizième.

Les dissonances doivent-elles se résoudre toujours en descendant ? Presque tous les théoriciens répondent d’une manière affirmative. Par une conséquence immédiate de cette règle, on défend de retarder aucune note que l’on veut faire monter, si le retard produit une dissonance. En effet, on ne peut pas la faire monter si toute dissonance doit se résoudre en descendant. On n’excepte que la sensible dont l’attraction vers la tonique absorbe la sensation de la dissonance, et celle-ci non-seulement ne blesse pas l’oreille dans son mouvement ascendant, mais la satisfait par une des conséquences les plus nécessaires de la loi de tonalité. En effet, la tonalité exige que la sensible se résolve en montant vers la tonique. Cette règle souffre peu d’exceptions.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

"Evidemment dissonance est le contraire de consonance. Si à un accord parfait comme do-mi-sol j’ajoute une note étrangère à sa tonalité, surtout l’intervalle de seconde mineure c’est-à-dire la note qui est à côté, je produis une dissonance à l’état élémentaire.
Dans le domaine des yeux, si nous voyons un paysage très beau et très paisible d’où émerge une cheminée noire de charbon, la première remarque sera de dire : quel dommage d’avoir placé une cheminée dans un si beau site ! Appelons cela une dissonance et une vilaine dissonance. Mais il y en a de belles à condition de savoir les styliser et que la note qui produit la dissonance ne soit qu’un voile, une ombre, une brume sur la consonance.
La dissonance chez Debussy, c’est en général un son étranger à la consonance c’est une légère qui ne choque pas. Le son qui provoque la dissonance doit être beaucoup plus discret que la consonance. La consonance reste ce qui domine. Elle doit seulement être habilitée, harmonisée par ce nuage passager qui l’entoure."
La dissonance par le pianiste Gonsalo Tintorer (dans le portrait d’un musicien, 1990)
 


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)563200809 Fax. 33 (0)563912811
E-mail : mda@medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique