Diogène (Syndrome de)

Syndrome de Diogène

Du nom du philosophe grec contemporain de Platon, qui vivait dans un tonneau et méprisait les conventions sociales et les hommes. Mais à la différence de Diogène qui avait choisi de vivre dans un dénuement extrême, les individus atteints de ce syndrome ont au contraire la manie d’entasser toutes sortes d’objets hétéroclites et de déchets. « Il s’y associe souvent une négligence corporelle (ongles et cheveux non coupés…) et vestimentaire, mais les « Diogènes » ne sont pas forcément sales », précise le Docteur Laurence Hugonot, gériatre à l’hôpital Broca (Paris), qui en a vu une centaine de cas.
Autre caractéristique le refus de toute aide. Personne ne peut pénétrer dans leur antre, où ils vivent parfois totalement reclus. ‘Ils ne demandent rien et disent n’avoir besoin de rien », résume la gériatre, qui est le plus souvent avertie des cas par des travailleurs sociaux ou la famille. Malgré ces traits communs, il est difficile de dresser un portrait-robot des « Diogènes », dont l’un des plus célèbres est le milliardaire américain Howard Hugues. Le syndrome est décrit à tout âge, chez les hommes et les femmes, et dans tous les milieux. Chez les jeunes, il survient volontiers dans un contexte psychiatrique, notamment de schizophrénie. Chez les sujets âgés, il peut être un signe de démence fronto-temporale, proche de la maladie d’Alzheimer.
Plus d’un tiers des patients atteints de cette démence ont les critères d’un syndrome de Diogène », estime le Docteur Florence Lebert (géronto-psychiatre au centre de la mémoire de Lille) qui a mené une étude auprès d’une trentaine de malades. Et d’insister : « En présence d’un syndrome de Diogène chez une personne de plus de 50 ans qui n’a pas d’antécédents, il est souhaitable de faire un bilan neurologique, les démences fronto-temporales pouvant être traitées. »
Mais tous les « Diogène » ne souffrent pas de maladie psychiatrique ou neurologique. « La moitié d’entre eux n’ont aucune pathologie, insiste le Docteur Hugonot. Ce sont des personnalités extraordinaires, des individus brillants, souvent très attachants. Certains sont relativement intégrés à la société ». Décrit en 1975, le syndrome reste encore largement méconnu. D’après les rares données épidémiologiques, il pourrait pourtant toucher un individu sur 4000, soit 15000 personnes en France. A Paris, plus de 120 « Diogène » ont été récences dans le XV° arrondissement, selon une étude en cours du Docteur Hugonot. Soit en extrapolant potentiellement 2000 cas rien que dans la capitale.
Le figaro, Samedi 17 janvier 2009

C’est un trouble du comportement caractérisé par une attitude de thésaurisation, aboutissant à l’accumulation d’objets sans aucune valeur, dans une habitation. Ces personnes sont incapables de « jeter » et défendent « leur trésor » contre toute intrusion… Ce sont souvent les pompiers ou les assistantes sociales qui, appelés à l’occasion d’un malaise, ouvrent les portes de l’appartement et découvrent un amoncellement d’objets divers ne laissant qu’un étroit passage pour circuler… Les gens atteints du syndrome de Diogène ne sont habituellement pas dans le « besoin », ont une structure mentale particulière, faire de méfiance, de suspicion, esprit querelleur et individualiste. La syllogomanie qui conduit à collectionner des objets inutiles se poursuit même après le placement en institution, car il n’y a pas de traitement pour ce syndrome. On s’efforce en fait de maintenir un état nutritionnel correct et un minimum d’hygiène personnelle, tout en sachant que ces patients résistent à toute intrusion dans leur vie privée…


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