Danse macabre, danse des morts

Illustrations montrent la Mort

Danse macabre musiciens

Suite de représentations, en peinture ou en sculpture en bas-relief, qui nous montrent la Mort s’attaquant indifféremment à toutes les classes de la société et entraînant avec elle dans sa course vertigineuse les individus de tout âge et de toute condition. Dans certaines danses macabres est celle de Minden en Westphalie, exécutée vers 1380.

danse macabreLe cimetière des Innocents à Paris possédait une danse macabre en bas-relief ; elle avait été sculptée en 1424.

Ce genre de composition n’était destiné dans le principe qu’à la décoration des lieux funèbres ; mais cette sorte de leçon d’égalité donnée par la mort ne tarda pas à pénétrer partout ; on dessina des danses macabres non seulement sur les livres d’heures et sur les missels, sur les gardes d’épée, mais encore sur les murs des marchés, des ponts couverts, et jusque sur les murs des palais des rois.
Parmi les danses de mort célèbres, nous citerons celle d’un cimetière de Dresde ; elle a été faire en bas-relief de grès vers 1534 ou 1535.

Le Temple-Neuf de Strasbourg possède une danse macabre du milieu du XV° siècle. Il faut rapporter à la même époque celle de la chapelle baptismale de Sainte-Marie à Lüberck et celle de l’église de la Chaise-Dieu en Auvergne.

Lucerne possède deux danses macabres, l’une dans la bibliothèque cantonale et l’autre sur le pont couvert des Moulins. La Suisse possédait aussi à Bâle la plus importante et la plus célèbre de toutes les danses des morts ; elle a été détruite en 1806, mais il existe des copies à la bibliothèque de l’Université et dans la salle du Concile ; la gravure l’a reproduite également.

Nos illustrations montrent également deux scènes de cette célèbre danse ; on y voit la Mort qui s’empare d’un peintre et d’un aveugle ; à l’un elle prend sa molette à broyer les cordes, tandis qu’elle coupe la corde du chien de l’aveugle et lui enlève son bâton. C’est bien à tort qu’on a attribué cette vaste composition à Bock, à Klauber et à Holbein, puisqu’elle avait été exécutée, un an ou deux après la peste de 1439, dans le cimetière des Dominicains, sur l’ordre des Pères du concile, pour conserver une tradition parlante de la grande calamité qui avait frappé la ville. Cette fresque avait été restaurée par Hugues Klauber en 1528, et c’est là ce qui a fait attribuer cette œuvre à cet artiste. L’habile graveur Mathieu Mérian avait reproduit, vers le milieu du XVII° siècle, les quarante-deux scènes dont se composer l’œuvre de Bâle ; ces planches ont même servi pour une édition de cette danse macabre, qui a paru vers 1885 ou 1836.

Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883


 

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