Danse aux flambeaux

Danse aux flambeaux et quelques autres danses du seizième siècle. Marguerite de Valois, épouse de Henri IV, qui dansait si merveilleusement, que les conteurs d’anecdotes font partir Don Juan des Pays-Bas dont il était gouverneur, et où venait d’éclater une grande révolution, pour venir incognito à Paris surprendre cette reine dans un bal, Marguerite de Valois excellait au branle de la torche ou du flambeau, de même que dans toutes les danses sérieuses. « Je me souviens, dit Brantôme, qu’une fois étant à Lyon, au retour du roi de Pologne, Henri III, aux noces d’une de ses filles, elle dansa ce branle devant force étrangers de Savoie, de Piémont, d’Italie et autres, qui dirent n’avoir rien vu de si beau que cette reine, si belle et grave danse, ajoutant que cette reine n’avait pas besoin, comme les autres dames, du flambeau qu’elle tenait à la main ; car celui qui sortait de ses beaux yeux, qui ne mourait point comme l’autre, pouvait suffire. » Alors la danse se divisait en haute et en basse danse. La première, composée de sauts et de gambades, réservée aux baladins de profession ; la seconde noble et posée, était celle de la bonne compagnie. Les plus fameuses danses du seizième siècle étaient la pavane espagnole, fière et bravache comme un hidalgo, et qui a donné naissance à l’expression proverbiale se pavaner ; les villanelles napolitaines, lespadouanes, les gaillardes, les canaries, les voltes et courantes, les allemandes et les matassins, espèce de ballet armé que Molière a introduit dans son Pourceaugnac. La pavane était pour Marguerite de Valois un nouveau sujet de triomphe. « Le roi Charles IX, dit Brantôme, la menait ordinairement danser le grand bal. Si l’un avait belle majesté, l’autre ne l’avait pas moindre. Je l’ai vu assez souvent danser la pavane d’Espagne, danse où la grâce et la majesté font une belle représentation. Mais les yeux de toute la salle ne se pouvaient soûler, ni assez se ravir par une si agréable vue ; car les passages étaient si bien dansés, les pas si sagement conduits, et les arrêts faits de si belle sorte, qu’on ne savait que plus admirer, ou de la belle façon de danser, ou de la majesté de s’arrêter. » Timoléon de Cossé, comte de Brissac, et après lui le jeune La Molle, faisaient fureur à la cour de Charles IX, soit dans les branles, soit dans la pavane, soit dans la gaillarde ou les canaries. Les deux dernières jouissaient alors d’une grande vogue. « Le roi Charles, dit Brantôme, s’avisa un jour, après dîner, de faire retirer tout son monde, à la réserve de MM. de Strozzi et de Brissac, et d’un petit nombre de familiers. Cela fait, il ordonna au premier de toucher du luth, et au second de jouer des pieds ; et quand il en eut assez, il se tourna vers un de ses courtisans, et fit cette sage réflexion : Voilà comme après que j’ai tiré du service de mes deux braves colonels à la guerre, j’en tire du plaisir à la paix."
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)563200809 Fax. 33 (0)563912811
E-mail : mda@medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique