Courses de taureaux

(En espagnol : Corridas de toros)
Sous les Romains, elles faisaient partie des jeux de cirque. Dans la péninsule ibérique, quand s’établit la domination arabe, les combats d’animaux disparurent, en même temps que les Arabes de Syrie apportaient à L’Espagne le goût des arts et le germe des sciences. Alors, retranchés derrière leurs montagnes abruptes, les soldats de Pélage, conservant toute la rudesse de leurs mœurs, prirent peu à peu plaisir aux chasses de taureaux sauvages, occupant ainsi les rares loisirs que leur laissaient les Maures, luttant corps à corps contre les taureaux et se glorifiant du titre de toreadores, que les Espagnols devaient continuer à tenir en haute estime. Après la conquête de Grenade, les courses ou combats de taureaux devinrent le plaisir par excellence du peuple espagnol, et aujourd’hui encore, pendant que l’Europe civilisée inscrit chaque jour dans ses codes quelque nouvelle loi d’humanité, l’Espagne tout entière se précipite aux courses de taureaux avec la même furie que jadis la Rome païenne aux jeux sanglants du cirque. Et si les plus belles arènes sont celles de Madrid, de Séville et de Valence, telle est la fureur de ce divertissement féroce que toutes les villes, toutes les bourgades même de la péninsule ont leur plazza de toros. Parmi les écrivains français qui nous ont le mieux fait connaître ce spectacle, nous citerons Théophile Gautier et Alexandre Dumas, puis encore Edgar Quinet, et, chose étrange de la part de ce dernier surtout, philosophe éminent et d’un caractère si profondément humain, ce jeu cruel et barbare a trouvé chez ce doux rêveur un apologiste à outrance (Voyez Tauromachie, et Torero) En France, dans les Landes et dans certains départements du Midi, il y a quelquefois des courses de taureaux, mais peu dangereuses par ce fait qu’il n’y a pas de combat. Le taureau en revient donc toujours la vie sauve. Il n’est pas rare toutefois que celui-ci, en jouant des cornes (cornes qu’on a pourtant pris le soin d’emmailloter au préalable), envoie se promener en l’air quelque torero imprudent et malavisé. L’impératrice Eugénie s’était flattée d’introduire chez nous les véritables courses espagnoles ; mais le sentiment national français, peu favorable à ce jeu sanglant, l’emporta en cette circonstance sur le parti des courtisans, et tous les efforts furent vains.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


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