Couplet

Nom masculin
Petite strophe d’une chanson. Tous les couplets se chantent sur le même air et sont ou non séparés par un refrain. (Voyez Chanson, Refrain, Rondeau.) Dans le rondeau, les mêmes termes désignent les parties de la composition.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926

 

Nom qu’on donne dans les romances et les chansons à cette partie du poème qu’on appelle strophes dans les odes.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

On sait ce que c’est qu’un couplet ; une petite stance de huit ou dix vers, qui forme l’une des parties et l’un des épisodes réguliers d’une chanson, laquelle est divisée en trois, quatre, six, huit couplets ou plus. Au théâtre, dans ce qu’on appelle le vaudeville ou la comédie-vaudeville, genre aujourd’hui démodé et à peu près abandonné depuis une vingtaine d’années, il arrivait sept ou huit fois par acte, que le dialogue se trouvait interrompu non par une chanson, mais par un coupler que chantait l’un des personnages en scène. Il est assez singulier de voir la critique de l’usage du couplet tracée, et non sans une apparence d’amertume, par un vaudevilliste impénitent, qui plus d’une fois a dû recourir à lui et qui cependant, comme on va le voir, le traite avec une singulière rigueur ; c’est M. Saint-Agnan Choler qui montre cette irrévérence à l’endroit du couplet de vaudeville : « Un homme raisonnable, assistant, pour la première fous de ses jours, à la représentation d’un vaudeville, trouverait matière à de justes étonnements dans l’interposition fréquente, au milieu du dialogue, de ces petites chansons qui mêlent à chaque instant au discours parlé leur musique banale, leur poésie borgne, leur sentimentalité rebattue et leur comique trivial. Quoi de plus bizarre, en effet, que de voir l’acteur s’arrêter tout à coup, sans raison apparente, l’amoureux à l’endroit le plus passionné de sa déclaration, le père noble au mot le plus pathétique de ses exhortations paternelles, l’ingénue au bord de la plus naïve de ses naïvetés, le comique au seuil du plus bouffon de ses lazzi ? Quoi de plus étrange que de les voir, les uns et les autres, rester silencieux et immobiles pendant que l’orchestre joue sa ritournelle, partir tout à coup en mesure, chanter une huitaine de vers ou soi-disant tels ; puis, après quelques secondes d’un nouveau silence et d’une nouvelle immobilité, rentrer, comme ils en étaient sortis, dans le ton ordinaire de la parole et dans l’allure habituelle du dialogue ? »
Nous ne chicanerons pas plus qu’il ne faut l’écrivain sur ce point. Nous ne lui demanderons pas s’il est beaucoup plus naturel de voir les gens s’exprimer constamment en alexandrins, comme dans la tragédie, en vers de toutes mesures, comme dans la comédie poétique, ou chanter sans s’arrêter, comme dans le drame lyrique. Nous ferons observer seulement que le théâtre n’est qu’un composé de conventions greffées les unes sur les autres, et forcément acceptées par le public, dont l’unique désir est d’être ému ou diverti, quel que soit le moyen employé.
Ceci dit, nous constaterons qu’il y avait dans le vaudeville plusieurs sortes de couplets. D’abord le couplet de situation, qui prenait sa raison d’être dans le fond même de cette situation et qui, loin d’arrêter la marche de l’action, la resserrait en quelque sorte et condensait une idée, un fait, un incident dans l’espace des huit vers qui lui servaient à les caractériser. Puis, le coupler de circonstance, qui était généralement un hors-d’œuvre, une inutilité, inspiré par tel ou tel fait extérieur ne se rattachant que d’une façon très indirecte à l’action scénique. Il y avait ensuite le coupler de facture, sorte de long récit, de machine interminable, destiné à faire accepter par le public des explications qui lui eussent paru beaucoup trop développées en prose, et par conséquent à justifier le mot fameux de Beaumarchais : « ce qui ne vaut pas la peine d’être dit, on le chante. Il y avait enfin le coupler au public, dans lequel l’un des acteurs, le dénouement connu et la pièce terminée, s’avançait vers les spectateurs, et, s’adressant directement à eux, implorait plus ou moins adroitement leur indulgence en faveur de l’auteur, de la pièce et des interprètes, et sollicitait pour tous les applaudissements. Il y avait même autrefois une autre sorte de coupler au public, qui se disait non quand l’ouvrage était terminé, mais avant qu’il fût commencé, et qui, pour cette raison, prenait le nom de coupler d’annonce. Mais il y a plus de soixante ans que la mode est passée de celui-là. Quant à ce qu’on appelait le couplet au gros sel, c’est celui qui contenait quelque gaillardise bien corsée, qu’un gendarme lui-même n’aurait pu entendre sans réclamer un éventail. Dans la tragédie ou dans la comédie en vers on donne parfois le nom de coupler à un petit récit qui n’a point les proportions d’une tirade (Voyez ce mot), mais qui est dit par un seul acteur.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885

 

Stance de la chanson, qui en contient ordinairement cinq ou six. Comme elle, il est tour à tour bachique, malin, grivois, etc. Les théâtres de vaudeville émettent quotidiennement un grand nombre de couples. On y distingue : 1° les couplets de facture, qui placent sous un air de certaine étendue 30 ou 40 vers à rimes très rapprochées ;
2° les couplets assis, qui ramènent à la fin de chacun le même vers ou au moins le même mot ;
3° le couplet au public, dans lequel on demande plus ou moins ingénieusement sa bienveillance ;
4° les couples patriotiques ou nationaux.

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886


 

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