Contrôle postural

Préservation de l'équilibre postural

Si la posture peut se définir selon Winter [1] "comme l'orientation de chaque segment corporel par rapport au vecteur gravitationnel".  Cette définition rend compte de l’un des aspects fondamentaux de la posture : le maintien d’une posture se fait toujours par rapport à la gravité, ce qui induit une relation avec l’équilibre.  Le deuxième aspect fondamental de la posture est que l’orientation des différents segments du corps humain se traduit par une attitude d’ensemble, qui sert à fournir un cadre de référence pour la perception et l’action [Massion, 2]. Ainsi, le corps humain doit mettre en oeuvre un ensemble de réactions posturales de manière à lutter contre la gravité tout en maintenant l’architecture corporelle désirée. On touche du doigt les deux grandes fonctions qui peuvent être attribuées au contrôle postural : une fonction de préservation de l’équilibre postural (stabilité posturale) et une fonction d’orientation posturale.

Le maintien d’une posture peut aussi être dérangé par des perturbations internes ou externes, qui vont induire des réactions posturales. Les perturbations internes sont des perturbations causées par le déplacement des segments du corps lors de mouvements volontaires. En prévision de ces perturbations, le contrôle postural met en oeuvre des ajustements posturaux permettant de maintenir la stabilité posturale : on parle d’ajustements posturaux anticipés (APA) [Bouisset et Zattara, 3, Massion, 4]. Ces APA sont rendus possibles par une représentation interne et précise de sa propre organisation structurelle (position des segments les uns par rapport aux autres et par rapport à l’environnement) à tout instant. Cette représentation interne, aussi appelée schéma corporel, fournit une représentation de la géométrie et de la cinétique corporelles, ainsi que de l’orientation corporelle par rapport à la gravité [Massion et Woollacott, 1996]. Elle est mise à jour grâce aux différentes informations sensorielles dont dispose le système.

Les perturbations externes, au contraire, sont toutes les perturbations qui proviennent de l’environnement, non produites par le système et souvent inattendues [Bouisset et Maton, 5]. Certains chercheurs utilisent des perturbations posturales externes (par le biais, par exemple, de plateformes pouvant être translatées ou penchées) pour caractériser l’utilisation de chaque modalité sensorielle dans le contrôle postural, et ainsi modéliser le contrôle postural en terme d’intégration multisensorielle ou plus récemment [Assländer et al., 6]). Les petites perturbations induisent des ajustements posturaux réactifs (APR), tandis que des perturbations plus importantes qui mettent en péril l’équilibre du système déclenchent un pas protecteur [Mille et al., 2003].

Lenni Gandemer Son et posture thèse Acoustique 2016

Bibliographie

1. Winter, D. A. (1995). Human balance and posture control during standing and walking. Gait & posture, 3(4):193–214. (Cité en page 8.)
2. Massion, J. (1994). Postural control system. Current opinion in neurobiology, 4(6):877–887. (Cité en page 8.)
3. Bouisset, S. et Zattara, M. (1987). Biomechanical study of the programming of anticipatory postural adjustments associated with voluntary movement. Journal of biomechanics, 20(8):735–742. (Cité en page 9.)
4. Massion, J. (1992). Movement, posture and equilibrium : interaction and coordination. Progress in neurobiology, 38(1):35–56. (Cité en page 9.)
5. Massion, J. et Woollacott, M. H. (1996). Posture and equilibrium. Clinical Disorders of Balance, Posture and Gait. London, United Kingdom : Arnold, pages 1–18. (Cité en page 9.)
6. Assländer, L., Hettich, G. et Mergner, T. (2015). Visual contribution to human standing balance during support surface tilts. Human movement science, 41:147–164. (Cité en pages 9, 10 et 21.)
7. Mille, M.-L., Rogers, M. W., Martinez, K., Hedman, L. D., Johnson, M. E., Lord, S. R. et Fitzpatrick, R. C. (2003). Thresholds for inducing protective stepping responses to external perturbations of human standing. Journal of neurophysiology, 90(2):666– 674. (Cité en page 9.)

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